Nos amis de l'ASPTT Paris nous avaient proposé quelques places dans le gîte qu'ils avaient loué à Bar-sur-Seine. Finalement, je fus le seul à profiter de leur offre, ce qui m'a permis de me lever un peu plus tard. Deux heures de sommeil en plus, ce n'était pas du luxe avant d'affronter un 80 kilomètres particulièrement costaud ! Le dimanche matin, nos deux jeunes, Laurent Magnier (22 ans) et Mathieu Kolasiak (23 ans) ont fait la route ensemble et sont venus me rejoindre.
Au final, beaucoup de péripéties, d'incidents, d'efforts, de chutes, de blessures et des réactions variées, dont je vous laisse lire quelques extraits...
Claude
Mathieu (penché sur son guidon), Laurent (tee-shirt blanc, casque rouge) et Claude, au premier rang sur la ligne de départ |
« Pour ma part, je n'ai pu faire que 25 km ! En tout, j'ai cassé ma chaîne trois fois et donc je ne pouvais pas tenter plus, surtout qu'à ma deuxième intervention, j'ai aussi cassé mon dérive-chaîne.Enfin bon, je dois dire que les 25 kilomètres m'ont déjà suffi. Je n'ai jamais fait un parcours aussi technique et dangereux : c'était vraiment un raid.
Je ne sais même pas comment Claude a fait pour le 80, je lui tire mon chapeau !
Bon ! Au final, je vais changer ma chaîne et aussi ma cassette ! »
Je ne sais même pas comment Claude a fait pour le 80, je lui tire mon chapeau !
Bon ! Au final, je vais changer ma chaîne et aussi ma cassette ! »
Mathieu lors du Rallye des Orchidées 2005 |
5h30 sur la selle (avec les temps morts car j'ai paumé mon capteur de compteur) pour faire 60 bornes, dont 10 bornes de boue seulement pour moi, mais dix bornes de descente avec le pied dans les virages pour éviter de glisser (merci les pneus pour terrain sec !) Sinon, raid très éprouvant mais somptueux !
Historique : Bon train jusqu'au premier ravito, poussé par la horde de sauvages qui pédalaient toutes voiles dehors dans les singles du premier tronçon. Au premier ravito, j'ai attendu Claude et Laurent 20 minutes, en vain... Sachant qu'il restait encore 40 bornes à faire, je suis reparti seul, sans mes collègues en jaune et vert, en espérant qu'il ne leur était rien arrivé, et en espérant retrouver un peu de roulant, et moins de singles.
Quelle fut mon hallucination quand je ne vis que du single jusqu'au 2e ravito !... Le single, c'est marrant, c'est technique, les descentes se font tout à la glisse, c'est génial ! Mais bon, ça va 5 minutes. On se fait des frayeurs, c'est dur pour les jambes, les bras, la tête...
Au 2e ravito, sous un soleil qui tape, tape très dur, je recharge mon Camelbak de 2 litres de flotte et je repars à bon train comme au début...
Après 40 km environ, je commence à peiner et à me faire dépasser dans les singles, alors que c'est moi qui dépassais au début, les jambes commencent à picoter, bref je sens que c'est la fin et que je vais souffrir sur les 20 derniers kilomètres (de toute manière, j'ai toujours un creux à 40 bornes).
Encore un peu de singles et enfin on se retrouve sur un terrain large, crayeux, caillouteux, dans les vignes, qui monte, monte, monte, monte, monte, monte... 'tain ! J'avais l'impression que ça n'en finissait pas, mais je montais quand même à mon train, un peu fatigué, comme les gars avec qui je montais. Ah là, personne ne klaxonnait pour passer comme dans les singles, c'était tout le monde à la même enseigne, et tout le monde à petit train.
À ce moment-là, sous le soleil, buvant de la flotte à chaque tronçon de montée (il m'en paraissait mille des tronçons), mon corps commençait à ne plus aller : envie de vomir, envie pour la petite commission et envie pour la grosse et tout ça en même temps. Je vous raconte pas le moral !
Quelle ne fut pas ma joie en arrivant au sommet pour le 3e ravito, près de la stèle de la Sainte Vierge de je-ne-sais-plus-quoi : quelle beauté dans le paysage ! Il fallait bien ça pour me remonter le moral d'autant que le tonnerre grondait sur les 13 km restant.
Après quelques étirements, quelques verres de citron, quelques pâtes de fruits et quelques "WOAH, c'est beau!", je suis remonté sur ma monture en priant d'arriver avant l'orage. Que nenni, à peine le temps de finir ma soi-disant prière que le monstrueux nuage me tombait dessus. Alors là, comme par magie je retrouvai mes forces. J'ai fait les 10 derniers kilomètres, sous la pluie, comme si je faisais une course de XC (Cross Country) : la tête dans le guidon ! À fond ! J'avais retrouvé un second souffle avec la fraîcheur, et des jambes! Bon, ça glissait un peu, donc ça m'a permis de me préserver un peu dans les descentes mais les 4 derniers kilomètres sur le plat.... personne ne m'a doublé! J'étais content d'arriver, sale, boueux, mais en pleine forme (dixit Laurent) à 14h00 !
Conclusion :
- Heureux d'avoir participé à cette aventure!
- Content de ne pas avoir fait le 80.
- Trop de singles à mon goût mais bien quand même pour le côté TRÈS technique.
- Le cuir du coude droit laissé dans les sous-bois, suite à une glissade impromptue de la roue arrière.
- Ne pas se coucher à 2h du mat' quand on se lève à 5h.
- Préférer partir en gîte avec les gars de l'ASPTT.
- Prendre des rations salées car marre du sucré au 3e ravito.
- Faire le 80 km l'année prochaine.
Le point de vue de Claude (80 km)
« D'abord, je n'ai pas du tout aimé le début. Je n'avais pas fait 5 km qu'un coup de frein inopportun m'a fait passer par dessus le vélo et je suis tombé sur la tête (Qui a dit : « on avait remarqué » ?). Dès lors, je n'ai pas cessé d'avoir la pétoche dès que ça glissait un peu, or ça glissait presque tout le temps : racines, cailloux mouillés, ou simples dévers pas piqués des vers!... J'étais tout le temps crispé, inquiet... Du coup, j'ai rapidement été distancé par les deux jeunes.
Puis j'ai rattrapé Laurent, qui avait cassé sa chaîne, et je lui ai donné un petit coup de main pour réparer. Reparti devant lui, je pensais qu'il allait très vite me rattraper et j'ai été très étonné de ne plus le revoir par la suite. Au premier ravito, je me suis fait mettre un peu de pommade car ma chute m'avait laissé une forte douleur musculaire au cou. Je suis resté plus d'un quart d'heure à guetter Laurent et ne le voyant pas, je suis reparti. Je me suis demandé s'il était passé sans que je le voie ou s'il avait coupé par la route pour rentrer directement... Bref, compte tenu du chemin qu'il me restait à faire, j'ai préféré ne pas attendre plus longtemps.
Puis j'ai rattrapé Laurent, qui avait cassé sa chaîne, et je lui ai donné un petit coup de main pour réparer. Reparti devant lui, je pensais qu'il allait très vite me rattraper et j'ai été très étonné de ne plus le revoir par la suite. Au premier ravito, je me suis fait mettre un peu de pommade car ma chute m'avait laissé une forte douleur musculaire au cou. Je suis resté plus d'un quart d'heure à guetter Laurent et ne le voyant pas, je suis reparti. Je me suis demandé s'il était passé sans que je le voie ou s'il avait coupé par la route pour rentrer directement... Bref, compte tenu du chemin qu'il me restait à faire, j'ai préféré ne pas attendre plus longtemps.
Claude... avant que ça se gâte! |
Par la suite, j'ai quand même connu de bons moments, notamment dans la très longue côte dont parle Mathieu. J'étais tellement content de pouvoir enfin me lâcher un peu dans un chemin large et roulant, que j'ai tout grimpé à plus de 20 à l'heure. J'en ai doublé quelques uns qui n'ont pas eu le temps de lire le nom du club sur mon maillot ! (Qui a dit : « frimeur » ?) À l'inverse, je n'ai pas aimé, mais alors pas du tout, le “single” pourri, plein d'une boue glissante (voir l'état du pneu avant sur la photo ci-dessous), une véritable savonnette, qui se trouvait une dizaine de kilomètres avant l'arrivée. J'en ai fait plus de la moitié à pied ! Mais malgré ma prudence, je me suis payé une autre gamelle, avec pour conséquence un joli hématome au mollet gauche, large comme une assiette à dessert (enfin presque !)...
Contrairement à Mathieu, je n'ai pas pris l'orage car le circuit du 80 bornes nous éloignait de la zone arrosée. Quand je suis arrivé sur les lieux du déluge, il ne pleuvait plus mais toute la flotte avait rempli les flaques sur les bords de Seine, des flaques qui couvraient souvent toute la largeur du chemin, avec pas loin de 10 cm d'eau par endroits. Je ne pensais pas voir ça en cette saison. Mais finalement, c'était assez sympa de rouler à fond dans les flaques en soulevant des gerbes d'eau et de boue ! Souffrir de la chaleur au début de la rando et rentrer crotté comme en plein hiver, c'est un comble!
Dans la dernière montée, la flotte dévalait la pente comme dans un petit torrent. J'ai grimpé ça à bon rythme, sans me poser de questions. J'ai fini vers 16h15 et, à part les douleurs dues aux chutes, pas de problèmes musculaires à l'arrivée. Il faut dire que les interminables sentiers sinueux souvent glissants ou dangereux ne permettaient pas les cadences élevées et m'ont obligé, finalement, à ménager la musculature plus que je n'aurais cru au départ.
En conclusion…
Je suis vraiment content d'avoir fait cette randonnée et d'avoir terminé le parcours de 80 km, mais honnêtement, je ne crois pas que je reviendrai. En fait, il y avait sans doute un peu trop de singles et de technique à mon goût. Je me suis même surpris à bénir les trop rares chemins larges et roulants que je n'apprécie guère d'habitude!
Malgré tout, j'invite les amateurs de “Vrai TT” qui ne connaissent pas encore cette randonnée à participer au Raid des Cadoles... Attention, c'est une randonnée qui se prépare! Physiquement et techniquement. Mais franchement, elle vaut le détour, et les « releveurs de défis » ne seront pas déçus du voyage !
PS: Je tiens à remercier particulièrement Paul et les amis de l'ASPTT qui, non contents de m'avoir accueilli dans le gîte qu'ils avaient réservé, ont lavé mon VTT pendant que je prenais ma douche... Ils sont chouettes les copains!… »
Contrairement à Mathieu, je n'ai pas pris l'orage car le circuit du 80 bornes nous éloignait de la zone arrosée. Quand je suis arrivé sur les lieux du déluge, il ne pleuvait plus mais toute la flotte avait rempli les flaques sur les bords de Seine, des flaques qui couvraient souvent toute la largeur du chemin, avec pas loin de 10 cm d'eau par endroits. Je ne pensais pas voir ça en cette saison. Mais finalement, c'était assez sympa de rouler à fond dans les flaques en soulevant des gerbes d'eau et de boue ! Souffrir de la chaleur au début de la rando et rentrer crotté comme en plein hiver, c'est un comble!
Dans la dernière montée, la flotte dévalait la pente comme dans un petit torrent. J'ai grimpé ça à bon rythme, sans me poser de questions. J'ai fini vers 16h15 et, à part les douleurs dues aux chutes, pas de problèmes musculaires à l'arrivée. Il faut dire que les interminables sentiers sinueux souvent glissants ou dangereux ne permettaient pas les cadences élevées et m'ont obligé, finalement, à ménager la musculature plus que je n'aurais cru au départ.
Ah, là, ça rigole moins déjà, hein ! |
En conclusion…
Je suis vraiment content d'avoir fait cette randonnée et d'avoir terminé le parcours de 80 km, mais honnêtement, je ne crois pas que je reviendrai. En fait, il y avait sans doute un peu trop de singles et de technique à mon goût. Je me suis même surpris à bénir les trop rares chemins larges et roulants que je n'apprécie guère d'habitude!
Malgré tout, j'invite les amateurs de “Vrai TT” qui ne connaissent pas encore cette randonnée à participer au Raid des Cadoles... Attention, c'est une randonnée qui se prépare! Physiquement et techniquement. Mais franchement, elle vaut le détour, et les « releveurs de défis » ne seront pas déçus du voyage !
PS: Je tiens à remercier particulièrement Paul et les amis de l'ASPTT qui, non contents de m'avoir accueilli dans le gîte qu'ils avaient réservé, ont lavé mon VTT pendant que je prenais ma douche... Ils sont chouettes les copains!… »
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