lundi 21 mai 2018

CONCENTRATION DES TROIS PROVINCES AU MOULIN DE GIGNAC (LOT)

En ce lundi de Pentecôte 2018, les Cyclos Randonneurs du Quercy avaient convié les cyclotouristes de Corrèze, de Dordogne et du Lot à converger vers le Moulin de Gignac.

Concentration cyclotouriste au moulin de Gignac (photo Michel Ponchet)
Pourquoi l'avoir appelée “concentration des trois provinces”?
Tout simplement parce que Gignac, commune du Lot, se trouve aux confins des trois anciennes provinces : le Quercy, le Périgord et le Limousin.

Sur la commune de Gignac se trouve d'ailleurs un mégalithe appelé “pierre des trois évêques”. Les initiés racontent qu'en 1317, trois évêques ont déjeuné là ensemble, en restant chacun dans leur diocèse. Histoire authentique ou légende? Mystère!

La pierre visible aujourd'hui n'est pas le mégalithe originel, disparu depuis longtemps, mais les noms des trois provinces demeurent.
☛ voir l'article de La Montagne

Photo extraite de l'article de La Montagne © Photos Frédéric lherpiniere
En dépit de la volonté révolutionnaire de faire disparaître ces anciennes appellations connotées “ancien régime” en les remplaçant par des noms de rivières, Corrèze, Dordogne et Lot, ces noms perdurent en effet. Même si aujourd'hui, la restructuration régionale n'a conservé que deux entités administratives, la Nouvelle Aquitaine et l'Occitanie, les “trois provinces” d'antan gardent toute leur place dans les cœurs… et dans l'identité touristique.

Participation de l'ECBP

Nous étions 11 membres du club à participer, dont sept routiers et quatre vététistes. Deux féminines étaient présentes : Marie-Ange et Monique.

L'ECBP à Gignac
Les sept routiers étaient venus pour découvrir le parcours concocté par Michel Ponchet, l'organisateur de cette concentration. Au programme : 62 km pour environ 850 m de dénivelé positif.

Dès le départ, nous franchissons une première frontière pour rejoindre Estivals, en Corrèze et donc en Limousin.

Eglise d'Estivals
 Par de jolies routes tranquilles et vallonnées, nous arrivons en vue de Turenne.

Turenne
Peu avant d'arriver à Nespouls, Ronnie me signale qu'il a aperçu des montgolfières dans le ciel. Je répercute l'info… que Marie-Ange reprend en précisant qu'il y en a une blanche et une rouge. Et soudain, grand éclat de rire! Ce ne sont pas du tout des montgolfières… mais des balises sur des fils à haute tension!… Gag! Ou plutôt “joke”, n'est-ce pas Ronnie!

Haute tension!
La photo suivante est peut-être prise à Chasteaux… Je ne suis pas sur du nom du village, mais certain en revanche que le décor m'a plu…

Vignes
Au hameau du Soulier, une hésitation. Un panneau indique le Lac du Causse à gauche (indiqué sur la feuille de route), mais le GPS dit d'aller à droite. Nous allons donc à droite mais certains se posent des questions car la route nous éloigne du lac. Allons-nous apercevoir ce lac un peu plus loin? C'est au bout d'une belle grimpette que se trouve la réponse… en image!

Lac du Causse et église de Lissac sont en vue
Nous allons même le voir pendant un bon moment. Après Lissac, depuis la route en corniche qui surplombe le lac, le panorama est superbe.

Lac du Causse
En chemin, Thierry nous pose une question : le lac est-il naturel ou artificiel? L'évacuateur de trop-plein que nous apercevons à l'extrémité du lac lui apporte la réponse.

Lac du Causse : l'évacuateur de trop-plein
La réponse est confirmée par la présence d'un modeste barrage en remblais que nous empruntons pour traverser la vallée de la Couze, l'affluent de la Vézère dont les eaux alimentent le lac.

Barrage du Lac du Causse
Nous arrivons bientôt à Saint-Cernin-de-Larche.

Eglise de Saint-Cernin-de-Larche
C'est là que Michel, via la trace GPS, nous propose une des surprises dont il a le secret : l'ascension d'un “ranquettou”! Dans d'autres régions, on dirait un “rampaillou”… Bref, un raidard!!! Pas plus de 400 m, mais à 14% de pente moyenne, dont 100 m à 17% et de courts passages au-dessus des 20%.

Jacky et Ronnie dans le ranquettou de Saint-Cernin-de-Larche…
Comme dans une étape récente du Giro arrivant au Zoncolan, notre petit peloton est vite éparpillé… Les fortes pentes ont fait la sélection!

… suivis de Marcel
La récompense de ces efforts intenses, c'est une vue étendue sur la large vallée de la Vézère.

Encore un panorama!
C'est un peu avant d'arriver à Chavagnac que nous changeons à nouveau de province : fini le Limousin, nous voilà en Périgord!

Chavagnac
Monument historique, la Tour de Chavagnac est la tour de guet d'un ancien château féodal, détruit par un incendie avant la Révolution Française.

Tour de Chavagnac
Sur le retour, nous ne nous attardons pas à Nadaillac, dont Michel nous a pourtant recommandé la visite… Certains semblent pressés de retrouver le Quercy, tout proche, puis le moulin de Gignac. L'appel de l'apéro?

L'appel de l'apéro!
Tandis que nous visitions les trois provinces, nos amis vététistes se sont régalés sur le circuit élaboré par Bernard B. Peut-être nous raconteront-ils prochainement leur périple…

Le retour des vététistes (photo Michel Ponchet)

Pique-nique

Les retrouvailles entre routiers et vététistes ont donné l'occasion d'une photo commune devant le moulin de Gignac (merci à Lou Bob pour la prise de vue!).

Moulin de Gignac
La matinée s'est conclue par un pique-nique façon “auberge espagnole”, où chacun a dégusté ce qu'il avait apporté, mais aussi partagé boissons et victuailles…

Pique-nique
 La concentration n'était pas seulement “cyclotouristique”. Manifestement, elle se lit aussi sur les visages…

Pique-nique gastronomique
Notre accordéoniste était un peu à l'écart, mais rien à voir avec l'exclusion d'un barde gaulois bien connu. Il voulait juste étrenner une superbe couverture de pique-nique… Je l'ai testée : elle est top!

Pique-nique
Pendant le repas, certains en ont profité pour s'instruire. Ils ont ainsi appris qu'après avoir été longtemps abandonné, le moulin a été complètement restauré au cours de l'hiver 2016-2017.  Une anecdote concernant ce moulin mérite d'être relatée : en 1920, deux hommes s'en prétendaient propriétaires. L'un des deux a tué l'autre mais quelques mois plus tard, la cour d'assises de Gourdon l'a acquitté! La notice explicative présente sur les lieux ne dit pas pourquoi.

Un moulin récemment restauré
Pour conclure, il me reste à remercier Michel, Viviane et les Cyclos Randonneurs du Quercy pour cette excellente initiative. Super tartines, excellent rosé pamplemousse bien frais, avec la convivialité et le beau temps en prime. Tout le monde était ravi d'être venu à ce rendez-vous!

A bientôt pour de nouvelles aventures!

Claude
Photos personnelles (sauf mention contraire)

LIENS :

☛ Toutes nos photos sur le compte ECBP de Google photos
☛ La trace sur Openrunner : 8431440
☛ Le site des Cyclos Randonneurs du Quercy
☛ Le récit de Michel Ponchet
☛ Le récit de Daniel A. du club de Cahors


vendredi 11 mai 2018

COLS AU PAYS BASQUE : JAIZKIBEL ET CASTILLO DEL INGLÉS

En stage à Hendaye avec notre club, l'Entente Cyclo le Buisson Périgord (ECBP), nous avons fait une incursion en Espagne pour découvrir la frange côtière du Guipuzcoa, entre Irun et San Sebastian.

Départ d'Azuréva Hendaye ; six des huit participants à cette balade
(Jacky, Marie-Ange, Claude, Christian H., Christian T. et Daniel V.)
Le Guipuzcoa est une des sept provinces basques. Sa capitale est San Sebastian, ou “Donostia” en basque.

Les sept provinces basques (doc. Internet)
Outre l'intérêt touristique, Marie-Ange et moi avions pour objectif de franchir sept nouveaux cols homologués par le Club des Cent Cols, les deux premiers sur les pentes du Jaizkibel, les cinq suivants sur la route du Castillo del Inglés.
  1. Atxaingo lepoa ou Collado de Atxain (457 m)
  2. Jaizkibelgo gaina ou Puerto de Jaizkibel (437 m)
  3. Urdaineko haitza ou Collado de Urdaine (189 m)
  4. Pikoketako gaina ou Alto de Pikoketa (465 m)
  5. Elurretxeko lepoa ou Collado de Elurreche (502 m)
  6. Otzarteko lepoa ou Collado de Otzarte (459 m)
  7. Erlaizko lepoa ou Collado de Erlaitz (444 m)
Le Jaizkibel, vu depuis le port d'Hendaye
Depuis Hendaye, nous avions une belle vue sur la ville d'Hondarribia (également connue sous le nom de Fontarrabie). Notre premier objectif du matin : contourner la baie de Txingudi (ou Chingoudy), formée par l'embouchure de la Bidassoa entre la France et l'Espagne, pour nous rendre en face…

Hondarribia et la baie de Chingudy
Malgré l'heure matinale, la traversée d'Hendaye, puis d'Irun, s'est faite au milieu de la circulation automobile. Nous étions contents d'arriver à Hondarribia, ville médiévale réputée pour ses fortifications.

Hondarribia : église Notre-Dame de l'Assomption
Après quelques hésitations dues à des sens interdits que mon GPS n'avait pas prévus, nous voilà au pied du Jaizkibel : un peu moins de 10 km d'ascension avec un profil très irrégulier.

Profil du Jaizkibel depuis Hondarribia
Au cours de la montée, nous avons traversé le hameau de Guadalupeko Ama.

Guadalupeko Ama
Au cours de la montée, nous avons aperçu des… chevaux? Non! Des “pottoks”!… Attention : ça se prononce “potiok" et le pluriel basque est “pottoka”… C'est parfois un peu compliqué le basque!
Ces pottoks sont des chevaux très rustiques, de petite taille, que les Hommes côtoient depuis fort longtemps. En effet, leur morphologie particulière permet de les identifier clairement sur les peintures rupestres locales, aux grottes de Sare, mais aussi à Lascaux.

Pottoks du Jaizkibel
L'ascension se poursuit, avec par endroits de beaux pourcentages…

Jaizkibel en vue!
 Les vues sur l'océan sont magnifiques. A cet endroit situé au sud du golfe de Gascogne, les eaux océaniques portent le nom de “Mer Cantabrique”.

Vue sur la mer cantabrique
Tout le monde a apprécié les paysages. Et nous avons franchi le premier col du jour, le Collado de Atxain, sans même nous en apercevoir.

Un cadre superbe
L'arrivée au Puerto de Jaizkibel (altitude selon le panneau : 455 m) a marqué la fin de notre première grande ascension.

Puerto de Jaizkibel : le panneau
Selon le Club des Cent Cols et Openrunner, l'emplacement exact du Puerto de Jaizkibel est légèrement en dehors de la route, en contrebas.

Puerto de Jaizkibel : emplacement exact
Passé le col, de nouvelles vues panoramiques en direction de San Sebastian s'offrent à nous.

Panorama depuis le Puerto de Jaizkibel
Nous attaquons la descente vers Lezo. C'est par ce côté que montent les coureurs professionnels lors de la “Clasica San Sebastian” car le profil est plus exigeant que par le versant que nous avons gravi. L'épreuve propose même cette ascension sélective à deux reprises!
Certains dans notre groupe se sont réjouis de l'aborder en sens inverse…

Profil du Jaizkibel depuis Lezo
Après un peu plus de 8 km, nous atteignons le port de Lezo.

Port de Lezo
Un peu de ville à traverser, avec pistes cyclables et ronds-points, et nous voilà à Errenteria, où Bernard H. nous offre une petite pause “crevaison”.

Errenteria : les frères Hervé à la manœuvre
 J'en profite pour visiter la ville, enfin… le kiosque à musique!

Errenteria
Nous traversons ensuite Oiartzun, dont le quartier d'Elizalde se trouve au pied de la seconde et dernière grande ascension du jour, vers le Castillo del Inglés, une montée de 12 km, avec 5 cols sur le trajet. Le profil ci-dessous indique des pentes moyennes par kilomètre, ce qui ne permet pas de voir qu'après plusieurs de ces petits cols, la route redescend un peu.

Profil du Castillo del Inglés depuis Oiartzun
Le premier de ces 5 cols s'appelle “Urdaineko haitza” (littéralement : “rocher d'Urdaine”)

Christian et Marcel franchisse l'Urdaineko haitza (189 m)
Quelque kilomètres plus loin, nous atteignons un autre col, le “Pikoketako gaina” ou “Alto de Pikoketa” (465 m).

Pikoketa
Nous ne sommes pas les seuls sur la route…

Peloton groupé de moutons à poils longs
… mais des spectateurs passionnés regardent passer les troupeaux de cyclistes en ordre dispersé…

Vache (à droite!)
Un nouveau col se présente, “Elurretxeko lepoa”, point culminant de notre parcours du haut de ses 502 m.

Arrivée à l'Elurretxeko lepoa (502 m)
Nous arrivons peu après au “Château de l'Anglais” ou, pour les amateurs de la langue basque : Inglesaren Gastelua. En guise de “castillo”, ce ne sont guère que quelques ruines, juste entraperçues au dessus de la route, au milieu des arbres.

Castillo del Inglés
La route est très agréable, sous une belle lumière filtrée par les branchages.

Castillo del Inglés
Peu après, nous entendons des encouragements inattendus. Ce sont nos amis vététistes, venus faire une boucle dans ce secteur, qui ont interrompu leur pique-nique pour nous saluer bruyamment! Merci à eux!

Vététistes de l'ECBP près du Castillo del Inglés
Après le Castillo del Inglés, encore deux cols sont franchis, sans gros efforts, les cols de Otzarte (459 m) et de Erlaitz (444 m), où nous apercevons des ruines.

Erlaitzko lepoa (444 m)
Comme pour le Jaizkibel, le versant par lequel nous abordons la descente du Castillo del Inglés est plus raide que la montée. Ceux qui n'aiment pas les fortes pentes descendantes préfèrent aborder les plus gros pourcentages (14-15%) avec prudence.

Ascension du Castillo del Inglés depuis Irun
De retour dans la vallée, nous prenons la route de Béhobie où nous retrouverons la France.

Frantzia : 1 km
 Nous apercevons au milieu de la Bidassoa l'Île des Faisans, un site historique très particulier. Lieu de négociations et d'alliances entre la France et l'Espagne, cette île minuscule est aujourd'hui un territoire ayant un statut de condominium. “Elle est administrée alternativement par la France et l'Espagne avec un changement d'administration tous les six mois. Il s'agit du seul exemple dans les relations internationales contemporaines d'une souveraineté alternée sur un même territoire” (Wikipedia).

L'Île des Faisans
A l'arrivée, nos compteurs indiquaient une soixantaine de kilomètres et les GPS affichaient plus ou moins 1400 m de dénivelé positif. Avec le temps magnifique, tout le monde s'est régalé! Et malgré l'accumulation des difficultés, nous sommes rentrés à temps pour l'apéro! Timing parfait!

Claude
Photos personnelles

LIENS :

☛ Toutes les photos sur Flickr
☛ Notre séjour à Hendaye 2018 sur notre site
☛ Notre parcours sur Openrunner : 8240518