mardi 26 mai 2020

COLS EN CORRÈZE - LE 600e COL DE MARIE-ANGE

PAS DES VIGNES ET COL DES JORDES

Une fois de plus, il nous aura fallu jouer du compas (il ne s'agit pas de la technique du guitariste mais bien de l'instrument de géométrie!) pour calculer notre dernier espace d'évasion tout en nous affranchissant des frontières départementales. En ce mardi 26 mai 2020, nos déplacements se limitent encore et toujours au fameux rayon de cent kilomètres "à vol d'oiseau' autour de chez soi. Faisons alors comme l'oiseau de Michel Fugain : que jamais rien ne nous empêche d'aller plus haut! Aller plus haut géographiquement en poussant, depuis notre vallée de la Dordogne, plus au nord, jusqu'à Brive-la-Gaillarde et au-delà en Corrèze; et grâce au relief de la Corrèze nous avons repris de la hauteur pour aller chercher deux nouveaux cols routiers.

Les Jordes

Donc, après notre "coronavirée déconfinée" de la semaine dernière le long du Lot et du Célé (voir DE VERS AU COL DES LIÈVRES), nous avons opté cette fois-ci pour une randonnée cyclotouriste en duo le long de la rivière Corrèze et des ruisseaux qui l'alimentent.

Le circuit

La météo est radieuse; encore une journée de mai bien agréable, avec un soleil éblouissant, des températures élevées mais un souffle d'air bien présent pour nous rafraîchir de temps en temps.

C'est à Lanteuil que nous enfourchons nos machines, en début de matinée afin d'éviter les affres de la chaleur. Lanteuil est un petit village corrézien à l'est de Brive-la-Gaillarde, situé sur la D 921, un bourg au confluent de trois rivières, la Roanne, la Vianne et le Roannet.

Lanteuil

Notre première destination est Aubazine par la D14 et le Pas des Vignes. Nous suivons au début la Roanne sur une portion légèrement descendante avant d'entrer dans le vif du sujet en bifurquant ensuite vers la droite, sur une petite route sensiblement pentue qui nous mène au Pas des Vignes, le premier col de cette sortie (8% de pente moyenne sur 1,3 km).

Pas des Vignes, près d'Aubazine (263 m)

Pour nous remettre de cette jolie grimpette et reprendre notre souffle, nous n'hésitons pas à poser nos vélos à la porte de l'abbaye cistercienne d'Aubazine, haut lieu de la vie monastique en Corrèze.

Abbaye d'Aubazine

Gabrielle Chanel (future Coco Chanel, future "Mademoiselle") aurait été pensionnaire pendant son adolescence à l'orphelinat du monastère et y aurait été initiée à la couture. Nous avions envisagé de passer du temps à Aubazine, de visiter le Canal des Moines, entièrement réalisé par la main de l'homme, ouvrage d'art exceptionnel, véritable prouesse technique destinée à alimenter en eau viviers et bâtiments. Malheureusement, le site est interdit aux vélos.

Canal des Moines : interdit aux vélos

Nous reprenons donc notre chemin en empruntant la route des Gorges du Coiroux et commençons la montée vers le Puy de Pauliac. Nouvelle déception : nous nous arrêtons au pied de cet ancien volcan de la chaîne des Puys, au niveau de la carrière et de l'aire de parking, l'accès au sommet et à la table d'orientation n'étant possible qu'à pied, par un sentier parfois escarpé.

Carrière du Puy de Pauliac

Un brin dépités, nous renonçons ainsi au fameux panorama sur les Monédières, les monts du Cantal, les Causses. Petit lot de consolation : l'évocation d'un métier d'antan, celui des carriers d'Aubazine…

Wagonnet

Nous reprenons notre progression jusqu'au magnifique Lac du Coiroux. Nous profitons du calme du lieu pour nous ravitailler sans trop nous attarder, la position "statique" aux abords d'un plan d'eau faisant partie des contre-indications de l'actuel déconfinement. Déconfinement, certes, mais pas de relâchement! 

Lac du Coiroux

Nous continuons sur la D48, traversons les bourgades de Chastagnol, du Chastang dont les noms nous rappellent que la Corrèze est placée sous le signe du châtaignier qui autrefois occupait 40% des terres du Limousin. Nous empruntons sur quelques centaines de mètre un bout de la D940 en direction de Tulle avant de rejoindre Lagarde-Enval et le Col des Jordes, non panneauté. 

Col des Jordes (452 m)

Pour éviter le trafic de la D1120, ancienne nationale qui relie Tulle à Argentat, nous prenons une petite route de traverse, la route des moulins faite d'une succession de descentes et de montées courtes mais sévères.

Moulin sur la Ganette

Pour moi, c'est la route "casse-pattes". Mais mes efforts sont vite récompensés avec l'apparition du château comtal de Sainte-Fortunade, voisinant avec une imposante église qui abrite les reliques de… Fortunade.

Arrivée sur Sainte-Fortunade

Le château, de facture médiévale, est magnifiquement mis en valeur dans un joli parc arboré.

Sainte-Fortunade

Puis c'est au tour des sentinelles que constituent le donjon et l'église romane du village de Cornil de surveiller les deux cyclos qui viennent à leur rencontre sur leurs drôles de montures.

Cornil

Depuis Cornil, nous entamons une descente pour rejoindre les bords de la Corrèze que nous allons longer jusqu'à la Gare d'Aubazine.

La Corrèze

Nous évitons autant que possible la D1089, dangereuse pour un cycliste à cause de ses tunnels et de son important trafic en tant que voie de liaison entre Tulle et Brive-la-Gaillarde, en empruntant une petite route parallèle. Nous regagnons notre point de départ par la D14, sur un long faux-plat montant, dans le sens inverse de l'aller, avec la Roanne à notre droite.

Ce que je retiendrai surtout de ce circuit, ce sont toutes les belles surprises qui nous attendent au détour de la route, la beauté naturelle et sauvage de la Corrèze, l'atmosphère tranquille qui s'en dégage.

Route du moulin de Chauzeix

En revanche, les deux cols supplémentaires que nous venons d'ajouter à notre collection ne me marqueront pas plus que d'autres si ce n'est le rang symbolique du Col des Jordes, le 600ème de ma liste personnelle. 

Marie-Ange
Photos de Claude

lundi 25 mai 2020

LIVRES CONSACRÉS AU VÉLO : RÉCITS DE VOYAGES, RÉFLEXIONS, COMPÉTITION…

BIBLIO-CYCLES

Pour les amateurs d'ouvrages dédiés au vélo, je conseille la consultation du blog BIBLIO-CYCLES, géré par trois passionnés : Philippe Orgebin, Hervé Le Cahain et Jean-Yves Mounier. Voici comment ils présentent eux-mêmes leur blog : « Fruit d'un travail intense, ce blog a pour ambition de mettre à disposition du plus grand nombre le maximum de titres liés à la bicyclette. »

Logo Biblio-Cycles

LE LIVRES CONSACRÉS AU VÉLO

De très nombreux livres sont consacrés à la pratique cycliste. Pour schématiser, on peut les classer en trois catégories principales :
  1. Les reportages ou biographies qui traitent de la compétition cycliste et des célèbres coureurs professionnels.
  2. Les récits de randonneurs qui racontent leurs voyages à vélo.
  3. Les ouvrages de réflexion, ou essais sur la “philosophie” du vélo.
Petite philosophie du vélo

Nous excluons volontairement de cet article les romans dans lesquels le vélo joue un rôle.
A propos des ouvrages de fiction, on pourra consulter notre article sur le même blog : VÉLOS OU BICYCLETTES EN COUVERTURE DE ROMANS. Il s'agit juste d'y présenter les couvertures des livres, sans aucune analyse des œuvres.

Exemple de couverture : Du sang sur le Tour

NOS LECTURES

N'ayant ni l'envie, ni la compétence pour présenter ou commenter de nombreux ouvrages, nous avons choisi de présenter ici quelque-unes de nos découvertes récentes, en guise d'illustration du thème évoqué en titre.

Pour évoquer ces ouvrages, nous résumerons la présentation de l'éditeur, en y ajoutant simplement quelques modestes impressions personnelles.


 NOTRE SÉLECTION D'OUVRAGES 

Giro

de Pierre Carrey
Éditions Hugo - Sports (© 2019)
Catégorie : compétition / champions cyclistes

Extrait de la présentation de l'éditeur : « Le Tour est une course cycliste, le Giro est une aventure. » Thibaut Pinot (auteur de la préface), protagoniste de la course au maillot rose en 2017 et 2018.
  • Coppi, Bartali, Anquetil, Merckx, Hinault, Moser, Fignon, Pantani, Nibali…
  • Dolomites, Stelvio, Etna, Mortirolo, Zoncolan…
Depuis sa naissance en 1909, le Tour d'Italie célèbre le vélo comme on l'aime, profondément humain, flamboyant, avec ses duels épiques, ses trahisons machiavéliques, ses rebondissements tragiques et comiques. Aucun livre en français n'avait jusque-là tenté d'en percer les secrets. Voici la petite et la grande histoire du Giro.

Impressions de Claude (2019) : « Connaissant plutôt bien les mythes et légendes du Tour de France, j'ai eu plaisir à découvrir un autre univers, avec les épopées équivalentes qui se sont déroulées sur le Giro. J'ai ressenti cependant un arrière goût amer en lisant les multiples révélations sur les coulisses d'une course souvent faussée, voire sulfureuse. »

Giro, de Pierre Carey

Socrate à vélo

Essai-Fiction philosophique de Guillaume Martin
Éditions Grasset (© 2019)
Catégorie : compétition / champions cyclistes + philosophie

Présentation de Guillaume Martin : « Imaginez Socrate, Aristote, Nietzsche, Pascal et consorts sur la ligne de départ. Suivez leur préparation pour le Tour de France, la plus prestigieuse épreuve cycliste au monde, à laquelle ils ont étrangement été conviés. Partagez leurs interrogations, leurs doutes, leurs errements. Réfléchissez à leurs côtés. Pédalez avec ces drôles de sportifs, ces coureurs philosophes, ces « vélosophes » – comme je m’amuse à les appeler. On dit qu'ils seraient dotés d'une potion magique : leur intelligence. Celle-ci leur permettra-t-elle de conquérir le maillot jaune tant convoité ? »

L'auteurSocrate à vélo est le premier livre de Guillaume Martin, qui est né en 1993. Cycliste professionnel et diplômé d’un master en philosophie, il est arrivé 21ème au classement général du Tour de France en 2018, puis 12ème en 2019. Auteur d'une chronique dans le journal Le Monde, il a également écrit une pièce de théâtre : Platon vs. Platoche.

Impressions de Claude (mai 2020) : « Mêlant fiction et récits d'expériences personnelles, Guillaume Martin nous fait entrer avec une grande intelligence dans la réalité du sport cycliste de haut niveau. Certains chapitres m'ont semblé moins intéressants que d'autres. Mais sincérité et humour sont toujours au rendez-vous, de sorte que le pari du “vélosophe” Guillaume Martin, visant à concilier sport de haut-niveau et philosophie, m'a semblé très réussi! »

Socrate à vélo, de Guillaume Martin

Voyage fantastique en bicyclette de Paris à Lannemezan

Récit par Alcide Bouzigues (écrit en 1891)
Artisans-Voyageurs Éditeurs (© 2014) - 148 pages
Catégorie : Voyageurs à vélo

Extrait de la quatrième de couverture : « Alcide Bouzigues, né en 1853 à Lannemezan, était pharmacien à Paris. Il revenait régulièrement sur ses terres natales, en train. En 1891, il décide de s'y rendre à bicyclette. […] Il n'avait pas jugé nécessaire de porter une tenue spécifiquement cycliste, étant habillé et chaussé "comme tout le monde", avec des pinces au bas des pantalons. Voyageant sans assistance, il transportait huit kilos de bagages et des provisions de vin et de... cognac. Trompe, revolver et cartes-lettres complétaient son équipement... »

Impressions de Marie-Ange (avril 2020) : « C'est une véritable épopée. Le personnage principal — en l'occurrence l'auteur lui-même — est intarissable, fantaisiste. C'est un bon vivant. Et le texte est aussi vivant que son auteur. Il est bourré — parfois aussi comme son auteur — d'anecdotes, de belles descriptions de la nature, de paysages… Et puis, le point de départ, c'est le… confinement — l'histoire se déroulant pourtant en plein été 1891. Citons un passage de la page 18 : "Je n'aurais pu sans danger pour ma santé me confiner perpétuellement dans le doux farniente d'une officine de Paris". Pour pédaler virtuellement dans un décor authentique, vous transporter en une époque où la bicyclette n'avait pas encore le confort que nous connaissons aujourd'hui, n'hésitez pas à vous plonger dans le "Voyage fantastique" d'Alcide Bouzigues. Je vous le recommande. »

Voyage fantastique en bicyclette…

 DAVANTAGE DE LIVRES?… 

Les passionnés de lectures vélocipédiques trouveront sans doute cette sélection par trop succincte! Si c'est votre cas, n'oubliez pas le blog BIBLIO-CYCLES!…

Bonnes lectures!

Claude et Marie-Ange
Illustrations trouvées sur Internet


BONUS :


➜ Inventaire de tous mes articles sur le thème : Vélo et culture

mercredi 20 mai 2020

ENTRE LOT ET CÉLÉ ou DE VERS AU COL DES LIÈVRES

Drapeau vert et ambiance estivale pour une sortie à vélo "dé-confinée"

Pour Claude et moi, la tentation d'aller découvrir de nouvelles routes dans la limite kilométrique autorisée était trop forte! Et l'envie d'aller franchir notre premier "nouveau" col d'après confinement encore plus forte!!!…

Col des Lièvres

Depuis notre lieu de résidence dans le Périgord noir, la zone maximale de sortie du confinement nous offre une palette de possibilités en nous permettant de nous rendre dans des parties de la Corrèze, du Lot, de l'Aveyron, du Tarn-et-Garonne, du Lot-et-Garonne et de la Gironde. Privés en avril de l'événement "Pâques en Quercy" à Cajarc, nous avons donc profité de notre semi-liberté du mois de mai pour nous "déporter" chez nos voisins lotois et pour parcourir une soixante de kilomètres entre deux vallées, celle du Lot et celle du Célé, plus intimiste, plus secrète. Une formule "coup de coeur", une balade à la journée, un circuit au fil de l'eau, avec appareil-photo et pique-nique embarqués. Une boucle touristique par les deux vallées incluant un col à mi-parcours et un tronçon en aller-retour entre Vers et Conduché.

Entre Vers et le Col des Lièvres

Notre parcours

Nous débutons notre randonnée aux portes du parc naturel régional des Causses du Quercy, à Vers plus précisément, un petit village lotois situé au point de confluence de deux cours d'eau, le Lot et le ruisseau du Vers. Après avoir garé la voiture sur le parking de l'église de Vers, nous enfourchons nos montures, prêts à démarrer en direction du village de Saint-Géry. Pas de chance : un panneau de travaux "Route barrée" nous freine net!

Nous hésitons mais, au même moment, nous apercevons un véhicule qui arrive en sens inverse. Nous décidons donc de nous engager prudemment sur la RD 662, prêts à rebrousser chemin si nécessaire. Nous ne rencontrerons aucune difficulté jusqu'à l'entrée de Saint-Géry où des barrières de chantier rendent la traversée du bourg impossible par la rue principale. 

Route barrée à l'entrée de St Géry

Une courte déviation contournant le village par la halte nautique nous offrira l'opportunité de rouler au plus près du Lot et l'occasion de prendre quelques clichés de la rivière, du canal parallèle et de l'écluse.

Canal parallèle au Lot à St Géry

Nous nous engageons ensuite sur la route qui serpente entre la rivière Lot et la falaise, passons à Bouziès-Bas où Claude ajoute une photo de plaque de cocher à sa collection.

Bouziès-bas : plaque de cocher

A la sortie d'un tunnel creusé dans la roche de la falaise, la pause s'impose naturellement aux abords du pont suspendu de Bouziès…

Pont suspendu de Bouziès

La pause nous permet, en nous retournant, de dénicher dans le rocher le château des Anglais ou château du défilé des Anglais.

Château des Anglais

Nous reprenons ensuite notre route sur quelques kilomètres à peine pour bifurquer à gauche en direction de Cabrerets, quittant ainsi la vallée du Lot pour entrer dans celle, plus étroite, plus sauvage, du Célé. Je suis saisie par l'impression de calme et de sérénité qui se dégage dès l'entrée dans cette petite vallée. Ce ressenti ne se dément pas au fil des kilomètres. Nous croisons quelques cyclistes qui pédalent seuls ou bien à deux. Je me dis aussi que cette bien belle rivière doit être un vrai paradis pour les pêcheurs. C'est la vallée des moulins et des ponts.

Pêcheur sur le Célé, près du moulin de Cabrerets

L'imposant château de Cabrerets domine le village et semble veiller sur le moulin situé juste en contrebas.

Château de Cabrerets

Un peu plus loin, un habitat troglodyte borde la route et le château du diable se confond avec la corniche, surveillant ainsi le nouveau pont.

Cabrerets : château du diable et nouveau pont

Malgré un trajet étonnamment plat depuis des kilomètres, nous n'éprouvons pas de lassitude et les "arrêts photos" sont nombreux depuis notre départ, comme celui-ci à la Fontaine de la Pescalerie.

Fontaine et moulin de la Pescalerie

Mais les bonnes choses ont une fin! A Sauliac-sur-Célé, nous quittons à regret la vallée pour aller tâter de la bosse! Nous souhaitons aller chercher le col des Lièvres, celui qui manque encore à notre collection des cols du Lot et qui était inscrit au programme de "Pâques en Quercy". Ce col, qui, une fois franchi, nous permettra de replonger sur la vallée du Lot. Après avoir dépassé le pont qui enjambe le Célé, je prends la précaution de passer sur le petit plateau car mon GPS, mais également mes jambes, m'indiquent que la suite ne va pas être une simple formalité!

Pont de Sauliac-sur-Célé

Je vais devoir passer très rapidement de l'altitude de 150 m au niveau de la rivière à l'altitude de 350 m au niveau du col. La route s'élève rapidement et le village de Sauliac nous apparaît en miniature dans son décor de verdure…

Sauliac-sur-Célé

Je ne tarde pas à me rendre compte des effets néfastes des deux mois de confinement sur ma capacité à gérer du dénivelé positif! Il est midi et la chaleur (entre 28 et 30° à l'abri, sans air) s'invite sur cette route étroite. Heureusement, la majeure partie de l'ascension se déroule à l'ombre.

Pas de distanciation physique pour les moutons, confinés à l'ombre!

Il ne s'agit pourtant pas d'un grand col — environ 4 ou 5 kilomètres au total et pas de pourcentages de folie — et pourtant je souffre, physiquement et mentalement! La pente n'est pas régulière, avec une descente avant de ré-attaquer le final sur un kilomètre. Je n'aime pas ça, pas ça du tout! Claude est à l'aise. Sa préparation lors de notre séjour en Espagne à l'époque d'avant Covid-19 aurait-elle encore des effets bénéfiques? Ai-je trop fait de home-trainer? Je ne comprends plus rien à l'histoire! Mes efforts sont tout de même récompensés…

Arrivée au Col des Lièvres (353 m)

Nous décidons de différer notre pique-nique car le col est en plein soleil et l'unique table à l'ombre d'un arbre est recouverte par les hautes herbes. La sage décision de redescendre tout de suite vers la vallée du Lot est adoptée à l'unanimité! La descente n'est pas immédiate et il nous faut dépasser le hameau de Nougayrac et nous arrêter au point de vue panoramique des "Granges" pour apercevoir enfin le Lot qui déroule, tout en bas, ses méandres. OUF! Le plus dur est derrière moi!

Le Lot

Nous n'avons plus qu'à nous laisser glisser jusqu'à Saint-Martin-Labouval…

Saint-Martin-Labouval

Sur la Grande Place, les majestueux platanes nous offrent ombre et fraîcheur. Plusieurs tables de pique-nique sont à notre disposition et de ce fait nous appliquons les gestes barrières, Claude installé à une table et moi à l'autre. Plus de dix mètres nous séparent. Nous ne croisons personne, il n'y a pas âme qui vive entre midi et treize heures à Saint-Martin-Labouval. J'ai l'impression très étrange de déambuler dans un village fantôme.

Grande Place de Saint-Martin-Labouval

Je ferais bien une petite sieste mais le retour nous attend et nous ne tenons pas à nous attarder. Nous traversons Tour-de-Faure, apercevons de loin, sur l'autre rive, le joli village perché de Saint-Cirq-Lapopie (BCN-BPF du Lot), sagement accroché à sa falaise.

Saint-Cirq-Lapopie (photo Marie-Ange)

A Condat (ou Conduché), Claude s'arrête sur le pont du Célé espérant apercevoir la confluence du Célé et du Lot. Hélas, celle-ci n'est pas visible depuis la route.

Le Célé, à proximité de sa confluence avec le Lot

A partir de là, nous retrouvons, dans le sens opposé, le tronçon en aller-retour de notre itinéraire, puis la petite déviation de Saint-Géry.

Route barrée à l'entrée de St Géry : le retour!

A l'entrée de Vers, à hauteur du panneau "route barrée", un automobiliste et deux cyclistes interpellent Claude afin de savoir "si ça passe"! Après tout, il suffit parfois d'oser et d'aller voir par soi-même!

En quittant Vers, nous saluerons, depuis notre voiture, deux cyclistes de Cahors Cyclotourisme —reconnaissables à leur maillot jaune et bleu— en route pour leur sortie de l'après-midi! C'est l'occasion d'adresser une pensée amicale à tous nos amis lotois, que nous espérons retrouver très vite pour de belles sorties conviviales… en peloton!

Marie-Ange
Photos de Claude, sauf mention contraire

vendredi 8 mai 2020

LE VÉLO DANS L'ŒUVRE DE JACQUES FAIZANT

Jacques Faizant, dessinateur de presse français, est surtout connu du grand public pour ses “vieilles dames”, très rigolotes et souvent attendrissantes.

Les vieilles dames

J'ai sélectionné ici quelques dessins où ces vieilles dames manifestent leur intérêt pour la bicyclette…

— Il y a des regrets qu'on traîne, comme ça, toute sa vie!

… ou, à l'inverse, un certain dépit!

— Oui… je sais… on aura une voiture quand tu auras une situation d'avenir!!…

Il s'agit à l'évidence de personnes âgées que le Tour de France ne laisse pas indifférents…

— Lui!… Oh, depuis que le Tour est fini, il erre dans la maison comme une âme en peine!…

… Ils nourrissent d'ailleurs une passion pour le cyclisme qui n'est pas seulement vécue en tant que spectateur si l'on en juge par ce dessin qui appartient à une série d'assiettes illustrées…

— Ah ! évidemment, si tu sprintes!…

Au travers de ces dessins, le dessinateur témoigne d'une fine connaissance de l'univers du vélo… Ce n'est pas un hasard!


Jacques Faizant, cycliste chevronné

Jacques Faizant est né le 30 octobre 1918 à Laroquebrou, dans le Cantal, et il est mort le 14 janvier 2006 à Suresnes, à l'âge de 87 ans. Bien qu'il fût un grand sportif, la plupart des photos le représentent fumant la pipe!

Jacques Faizant

C'était un passionné de cyclotourisme, sport qu'il pratiquait très régulièrement, au sein de plusieurs clubs. Il se définissait lui-même comme “randonneur”, appréciant les longues distances et les voyages à vélo.

Jacques Faizant (à droite), faisant du vélo en compagnie de Jean-François Brisson, rédacteur en chef du Figaro, journal pour lequel il a longtemps travaillé.

Voici comment il résumait cette pratique sportive : « Sortir de chez soi avec tout son bien dans une ou deux sacoches, mettre ses gants, s’asseoir sur la selle, poser le pied sur la pédale, regarder le ciel et partir. Le cyclotourisme, c’est cela. C’est la liberté d’aller là où l’on veut, par les chemins que l’on aime, à la vitesse que l’on supporte, dans le temps que l’on s’est donné, avec les amis que l’on s’est choisis. » (extrait d'un article paru dans la revue Cyclotourisme en mars 2006).

Les aléas météorologiques : vendredi 8 août 1975…

… et samedi 9 août 1975

Pratiquant assidu, il était aux premières loges pour observer, et brocarder avec humour, les polémiques (stériles?…) entre "sportifs" et "contemplatifs"…
➜ Les personnes intéressées pourront lire ses réflexions à ce sujet en BONUS, à la fin de cet article.

Cyclotouriste et cyclosportif : un drôle de tandem!…

Il est à noter que Jacques Faizant a fait partie des premiers inscrits au “Club des Cent Cols” (adhérent n° 8), un club dont on devient membre après avoir franchi au moins cent cols à vélo.
➜ Voir l'hommage qui lui a été rendu, sur le site du Club des Cent Cols, à l'occasion de son décès : Actualités - 2006-03

 Un grand connaisseur du vélo en montagne!

Il a très souvent mis ses compétences de dessinateur professionnel au service des clubs ou fédérations dont il était membre. Il a ainsi dessiné les couvertures de deux des premiers numéros de la revue du Club des Cent Cols (n° 3 et 4).

Revue du Club des Cent Cols, n° 3

Il a également fourni un dessin pour les 20 ans du club…

Revue du Club des Cent Cols, n° 20

… et un autre pour le 25e anniversaire, en 1997.

Revue du Club des Cent Cols, n° 25 en 1997

Jacques Faizant a écrit des articles et fait des dessins pour la revue Le Cycliste, créée par Vélocio (personnage de référence dans l'univers du cyclotourisme), ainsi que pour la revue Cyclotourisme, diffusée par la FFCT (Fédération Française de CycloTourisme).

Revue Cyclotourisme n° 162, janvier 1969

Vélo et humour

En amateur passionné de l'univers du vélo, Jacques Faizant a souvent mis son humour au service de la petite reine sous toutes ses formes. A commencer par les débuts de la bicyclette, et notamment son ancêtre, la draisienne…
— Allez! Vas-y!
— Qui?
— Allez! Vas-y M. le Duc!

Draisienne

Naturellement, le grand bi ne pouvait pas échapper à son humour distingué…

Le grand bi

Quant aux premières cyclistes, on perçoit leur véritables motivations à pratiquer le nouveau sport en vogue…

Légende : « Et puis c'est toujours ça de souffle qu'ils ont en moins, après!

Avec les premières compétitions, et bien avant l'assistance électrique : l'assistance éolienne!…

La compétition cycliste au temps des forçats de la route

Quant aux cinglés du vélo, il les connaît bien, que ce soit ceux qui affrontent joyeusement les conditions les plus rudes…

Les joies du vélo… par tous les temps!

… ou ceux dont la passion ne connaît pas de limites, même en vélo d'intérieur!
Légende : « Et encore, il faut s'estimer heureux! Il aurait pu adorer le golf !… (Illustration N°10, Passion cyclisme, Jours de France N°674, 10 octobre 1967)

Les joies du vélo d'intérieur!

Vélo et politique, vus par Jacques Faizant

Mêlant ses connaissances de l'univers cycliste et du monde politique, il a souvent confronté les deux pour faire surgir une métaphore cocasse…

Raymond Poulidor avec le Président de la République de l'époque : Charles De Gaulle

De l'usage du jargon cycliste en politique… Savez-vous mettre “tout à gauche”?…

Le ”soigneur“ François Mitterrand et son “poulain” Michel Rocard

Il existe de nombreuses autres caricatures cyclo-politiques de Jacques Faizant, mais la plupart ne sont plus compréhensibles aujourd'hui, à moins d'en connaître le contexte historique. C'est par exemple le cas de celle-ci qui date d'août 1960. Dans le cadre d'une rencontre franco-allemande à Sachsenring, le cycliste-président français Charles de Gaulle invite le cycliste-chancelier fédéral allemand Konrad Adenauer à se méfier du “suceur de roues”, le premier ministre britannique Harold Macmillan. Le contexte de l'époque, c'était le refus catégorique du Général de Gaulle d’envisager une adhésion britannique au Marché Commun, reprochant notamment aux Anglais leurs trop grandes accointances avec les Américains…

Circuit de Sachsenring. — « Méfie-toi des Anglais!... Ils ne mènent jamais mais on les retrouve toujours placés au sprint! »

Voici une dernière métaphore cyclo-politique qui mérite quelques explications. On y voit Jacques Chaban-Delmas qui “mène le train” devant Charles de Gaulle (encore lui!) et un petit cycliste que je n'ai pas su identifier. Pour comprendre l'allusion du “Grand Charles”, il faut d'abord se souvenir de l'exploit de “Maître Jacques”, le champion Jacques Anquetil qui, en 1965, avait enchaîné victorieusement le Critérium du Dauphiné Libéré et Bordeaux-Paris. Quant à Jacques Chaban-Delmas, qui était maire de Bordeaux à l'époque, il était considéré comme le “dauphin” ou l'héritier présomptif du chef de l'état et beaucoup le voyaient succéder à son mentor à Paris!… Après avoir été premier ministre de Georges Pompidou, il a d'ailleurs été candidat à l'élection présidentielle en 1974, sans succès.

— J'en connais un autre qui aimerait bien coupler Bordeaux-Paris et le Dauphin-Libéré!

Jacques Faizant écrivain

Son humour ne s'exprimait pas seulement au travers de ses dessins. Il avait aussi un joli brin de plume… Ces citations concernant le vélo vous en convaincront :

— « Le moral est le quart du cycliste, un autre quart étant son postérieur. » 

— « Le cyclotourisme, c’est la joie du corps et de l’esprit, la perplexité des gérontologues et le désespoir des pharmaciens ».

— « Et quand il n'y a pas de mur, vous vous arrêtez comment ? »

Le dessinateur était également auteur. Il a notamment créé un personnage de roman pratiquant le cyclotourisme. Il s'agit d'Albina, une jeune américaine qui découvre le vélo. Elle a la chance d'être initiée à la pratique cyclotouriste par de véritables passionnés.

Albina

L'auteur a conté les aventures d'Albina dans deux livres qu'il définit comme des chroniques cyclistes : Albina et la bicyclette en 1968…

Albina et la bicyclette (© 1968)

… et Albina roule en tête en 1977.

Albina roule en tête (© 1977)

Voici une belle couverture en couleur pour une édition allemande, en 2011.

Albina und das Fahrrad (Albina et le vélo)

Ces deux romans sont très difficiles à trouver aujourd'hui, même s'ils ont été ré-édité chez Denoël en 1997, dans le volume II des œuvres romanesques de Jacques Faizant. Je n'ai trouvé sur Internet que des livres d'occasion, à des prix le plus souvent répulsifs…

Œuvres romanesques, volume II

Un livre intitulé “Jacques Faizant, dessinateur de légendes”, consacre un chapitre entier, Tous en selle, à la petite reine. Dans cet ouvrage d'Olivier Raynaud et Pierre Pellissier (© 1996, chez JC Lattès), la quatrième de couverture nous montre une cycliste bien emmitouflée. Quelque chose me dit qu'il pourrait bien s'agir d'Albina…

Équipée pour le froid?!…

Cet inventaire des œuvres de Jacques Faizant en rapport avec le vélo est probablement très loin d'être exhaustif. Toute proposition pour enrichir la collection sera la bienvenue. Merci d'avance!

Claude
Illustrations trouvées sur Internet


LIENS ET RÉFÉRENCES :


➜ Le Randonneur a rendu hommage à Jacques Faizant en 2018 : Jacques Faizant aurait 100 ans

➜ Hervé LC, lecteur de ce blog, m'a signalé trois articles intéressants traitant du “cycliste” Jacques Faizant :
  • Revue “Cyclotourisme” n° 370 - décembre 1989 : un entretien, pages 42 à 49.
  • Revue “Le Cycle” n° 52 - décembre 1979 : un entretien, pages 72 à 75.
  • Revue “Le Cycliste” de janvier-février 1968 : son tour de France randonneur, pages 34 à 41.

BONUS 1 :


➜ Inventaire de tous mes articles sur le thème : Vélo et culture


BONUS 2 : QUERELLE ENTRE SPORTIFS ET CONTEMPLATIFS, PAR JACQUES FAIZANT

Cité par “JP77” sur son blog : Mon Tour de France 1959 : la suite

Comme la plupart des passionnés de vélo, je partage le point de vue, exprimé avec beaucoup d'humour et de talent par Jacques Faizant : les querelles qui opposent les adeptes de pratiques cyclistes différentes n'ont pas lieu d'être! Militons avec lui pour une estime et un respect réciproques. Ce texte date de 1966! Il n'est malheureusement pas devenu obsolète!!!

« L'AMUSANTE querelle familiale des “cyclo-sportifs” et des cyclotouristes dits “contemplatifs”, qui agite depuis fort longtemps les milieux cyclotouristiques s'était, jusqu'à présent, cantonnée dans les revues spécialisées et, hélas, quasi confidentielles. Grâce au Miroir du Cyclisme, le cyclotourisme acquiert, enfin, droit de cité dans la grande presse et, du même coup, les frères ennemis portent leur débat sur la place publique, ce qui ne laisse pas d'étonner ceux qui pensaient que le vélo, s'il raffermissait le caractère, adoucissait les mœurs.
De quoi s'agit-il ?

Les “contemplatifs” et les “sportifs” se lancent leurs cyclismes à la tête. Les premiers légitimement ulcérés d'être considérés comme des dinosaures attardés, des traîne-patins et des cueilleurs de pâquerettes, voudraient bien que l'on reconnaisse qu'ils font souvent de sévères randonnées, parfois d'excellentes performances et toujours du sport, dès l'instant où ils font sérieusement du cyclisme. Le “contemplatif”, quand il monte un col alpestre (serait-ce avec 30x18) est persuadé, à juste titre, qu'il pratique un sport, même si son temps n'est pas homologué, même s'il prend des photos en cours de route et même s'il lui arrive de s'allonger un instant dans l'herbe, sous le prétexte fallacieux de chercher son bouchon de valve. Il a raison.

Le “cyclosportif”, lui, le nez dans le cintre et l'œil sur le chrono, roule de nuit et de jour, cale-pieds serrés, à la poursuite d'un temps, d'un brevet, d'une médaille ou d'une victoire sur lui-même. Il trouve tout à fait péjorative l'étiquette de “touriste” qui s'attache à sa roue du seul fait qu'il n'est pas “coureur cycliste”. Il n'a pas tort.

L'un et l'autre sont cependant, uniquement et avant tout des cyclistes qui pratiquent l'un ou l'autre des sports du cyclisme. Ils ont le même amour fanatique de la bicyclette et se retrouvent au coude-à-coude pour la défendre quand, d'aventure, elle est mise en accusation par les cyclo-phobes. Il apparaît donc que ce qui sème la zizanie chez ces braves n'est rien de plus que le mot “tourisme” dont il faut bien reconnaître qu'il affadit quelque peu la notion du sport cycliste qu'il définit.

« II m'arrive d'être gêné par le mot “tourisme” accolé à notre cyclisme. » Ce n'est pas moi qui dit cela. C'est Monsieur Charles Antonin, en 1947, lorsqu'il était président de la Fédération Française de Cyclotourisme. Je sais toute l'indélicatesse qu'il y a à séparer une phrase de son contexte mais, faites-moi confiance, le contexte n'est pas loin du sens général de ces lignes écrites dix-neuf ans plus tard. Apparemment, cela ne s'est pas arrangé entre temps.

Il est remarquable (et désolant) que les sports du cyclisme soient les seuls qui s'accompagnent officiellement du mot “tourisme”. L'alpiniste n'apprécie pas moins que nous les beautés du site et les splendeurs du paysage. Est-il alpino-touriste pour autant ? Et le skieur de fond, skio-touriste ? Certains journaux profanes, égarés par l'assonance, nous traitent parfois de “cy­clomotoristes” quand ce n'est pas de “tou­ristes-routiers” avatars qui n'arrivent jamais aux sportifs des autres disciplines, mais qui laissent les nôtres un tant soit peu vexés.

Ne serait-il pas plus simple de nous considérer tous comme des cyclistes, appellation qui ne souffre pas d'équivoque, que nous chassions la médaille d'or ou le cloître du XVIIIe.

On s'inquiétera peut-être de la manière dont se ferait, alors, la discrimination nécessaire entre les “coureurs” et nous. Je ne vois pas où serait la difficulté. Les cyclotouristes et cyclosportifs n'ont jamais été, que l'on sache, confondus avec les champions, encore que les enfants crient volontiers « Vas-y Bobet ! » sur leur passage. Mais il s'agit là d'enthousiasme juvénile et les connaisseurs ne s'y trompent pas. Les skieurs ordinaires s'aventurent sur les pistes sans avoir le complexe paralysant d'être pris pour Jean-Claude Killy. Ce qui n'arrive d'ailleurs jamais.

Sur le plan officiel, les cyclistes de compétition sont groupés au sein de la Fédération Française de Cyclisme où nous n'avons rien à faire. Pour nous, imaginons que notre F.F.C.T. transforme son titre (et non ses buts ni ses règlements) en Fédération Française des Sports Cyclistes, cela ne voudrait-il pas mieux dire ce que ça dit ?

Il ne s'agirait que de changer un mot. C'est peu et c'est beaucoup. Essayez donc d'appeler “cavalo-touristes” les cavaliers qui font de la randonnée. Vous verrez comme ils seront contents !

Je sais bien que, si nous voulons faire partager notre conviction que le cyclisme est une religion, il n'est pas malhabile d'y laisser subsister des schismes. Mais, en ces temps où l'union fait plus que jamais la force, il peut être maladroit d'y perpétuer des divisions artificielles qui ne reposent que sur des questions de terminologie.

Nous n'irons pas jusqu'à demander que tous les cyclistes du monde veuillent bien se donner la main, car, outre le côté grandiloquent de la chose c'est sûrement interdit par le code de la route. Mais qu'ils veuillent bien seulement se donner le mot.

Et les sports cyclistes, tous les sports cyclistes auront peut-être, enfin, le vent dans le dos.
 »

Jacques Faizant, 1966