jeudi 30 janvier 2014

REPRÉSENTATIONS DE VÉLOS AVEC DES PÉDALIERS INVERSÉS

BD, TABLEAUX, AFFICHES…

Sur certaines représentations de vélos, des anomalies apparaissent, notamment en BD où la nécessité de simplifier le trait conduit les dessinateurs à supprimer nombre de détails : absence de rayons, de freins, etc.

Cependant une anomalie particulière, qui n'est pas seulement le fruit d'un besoin de simplification, est fréquente non seulement en BD, mais aussi sur des tableaux, des affiches, des illustrations : l'inversion du pédalier... Ainsi, sur la plupart des images ci-dessous, le pédalier est à gauche !

Affiche de Philippe DAVID : « Le vélo rouge »

Or sur presque 100% des vrais vélos, le pédalier est à droite. On trouvera en fin d'article des explications mécaniques à ce sujet.

Je remercie au passage mon ami Bruno D. qui, en me signalant cette anomalie sur la jaquette du DVD « Le vélo de Ghislain Lambert », m'a donné l'idée de faire cette recherche…

La jaquette du DVD : “Le vélo de Ghislain Lambert”

Comme il s'agit d'une photo, pour que le pédalier soit à gauche, il faut que le cliché ait été inversé. Les inscriptions sur le maillot porté par Benoît Poelvoorde se sont donc forcément retrouvées à l'envers… Comme me le faisait fort justement remarquer Bruno, un travail infographique a dû être nécessaire pour rétablir le texte dans le bon sens…

Pourquoi ne pas avoir tout simplement remis le cliché à l'endroit?… Je ne vois qu'une explication. L'orientation du vélo a probablement été choisie ainsi pour permettre l'implantation du texte à droite du vélo… Et tant pis pour le pédalier à gauche!

Jaquette du DVD : « Le vélo de Ghislain Lambert » (film de 2001)

Inversé lors de la reprographie?

Pour "Boule et Bill" et "Le Schtroumpf cycliste", il n'y a pas de texte. On peut à la rigueur supposer que ce n'est pas le dessinateur qui s'est trompé, mais que l'image a été inversée lors de la reprographie.

Boule et Bill, de Roba

BD : Le Schtroumpf cycliste de Peyo

Dans le dessin de Spaghetti, je pense aussi qu'il y a eu inversion à la reprographie, pour une question de mise en page et d'implantation du titre. En effet, il est étrange que le pédalier soit à gauche puisque ça ne facilite en rien le dessin (au contraire!) et ça ne permet pas une meilleure visibilité.

BD Spaghetti : au rendez-vous des cyclistes

D'ailleurs, sur cette réédition pour l'intégrale de Spaghetti, tome 2, je pense que l'orientation originale de l'image a été rétablie. Le pédalier est ainsi du bon côté.

Spaghetti : Intégrale 2

En couverture de “Adios Muchachos”, bande dessinée adaptée du roman policier de Daniel Chavarria par le scénariste Matz et le dessinateur Paolo Bacilieri, on trouve encore un pédalier du côté gauche, tout au moins le carter qui le protège.

Dessin de Paolo Bacilieri pour la couverture de la BD « Adios Muchachos » (© 2011)

Ce qui me laisse supposer qu'il ne s'agit pas d'une erreur du dessinateur, mais d'une symétrie opérée par le maquettiste pour la réalisation de la couverture, c'est qu'on trouve dans l'album de nombreux dessins de vélos où le pédalier est correctement placé à droite.

Image extraite de “Adios Muchachos”

Une exception cependant laisse planer un doute… Le carter est ici implanté du côté gauche!

Image extraite de “Adios Muchachos”

Nous allons voir que cette explication par la transformation symétrique de l'image originale n'est pas toujours envisageable!


Pédalier inversé pour être visible à l'image

Comme cette erreur n'est pas rare, j'en conclus que bien des artistes sont peu scrupuleux en ce qui concerne ce genre de détail. On remarque par ailleurs que, systématiquement, lorsqu'il y a erreur, la roue avant est orientée vers la gauche. Ainsi, si le pédalier est dessiné du mauvais côté, c'est probablement pour qu'il soit mieux visible à l'image ou plus facile à dessiner.

A l'évidence, dans ce tableau de Natalia Gontcharova, l'hypothèse de la symétrie à la reprographie ne tient pas car le texte est bel et bien à l'endroit et il est intégré à l'image. Il s'agit donc probablement d'une erreur de l'artiste.

Tableau de Natalia Gontcharova : Le Cycliste (1913), Huile sur toile. 79 x 105 cm.
Musée Russe, Saint-Pétersbourg

Dans un ouvrage consacré aux forçats de la route, Frédéric Kinder commet, lui aussi, la même erreur, ce qui est étonnant de la part d'un dessinateur qui s'intéresse ici à l'univers de la compétition cycliste.

BD de Frédéric Kinder : « Tour de Force »,
une évocation du Tour de France 1920 (© 2005)

Une page intérieure où l'erreur est aussi présente nous prouve qu'il ne s'agit pas d'une simple transformation symétrique qui aurait été opérée pour la mise en page de la couverture.

Page extraite de « Tour de Force ».

Sur la couverture de Taka Takata, kamikaze cycliste, par Jo-El Azara, on trouve une fois encore un vélo orienté vers la gauche avec un pédalier monté du côté gauche. Dans cette courte histoire, on ne trouve qu'un seul dessin de vélo, et il est semblable à celui de la couverture.

Kamikaze cycliste

Dans un épisode de Benoît Brisefer, dessiné par Pascal Garray, c'est un vélo décoratif qui présente cette anomalie. Là encore, la roue avant est orientée vers la gauche.

Benoît Brisefer, tome 8 “Hold up sur pellicule” (dessin de Pascal Garray)

Sur cette couverture de livre des éditions “J'ai Lu”, réalisée par un dessinateur, le pédalier à gauche se combine une fois de plus avec une roue avant dirigée vers la gauche.

Vite de l'air, vite du vent

Cet inventaire n'est pas exhaustif et on pourrait aisément trouver d'autres exemples.


Hergé et Franquin ne font jamais cette erreur!

Par curiosité, je me suis amusé à rechercher toutes les représentations de vélos faites par Hergé (père de Tintin) et Franquin (Spirou, Gaston Lagaffe…), les deux grands maîtres de la Bande Dessinée, dont la rigueur en terme d'authenticité est légendaire… Si les rayons ne sont jamais dessinés, en revanche, il n'y a aucune inversion de pédalier dans leurs dessins! Quelle que soit l'orientation du vélo! Les Maîtres restent des maîtres!

➜ Voir mon article sur les vélos d'Hergé.
➜ Voir mon article sur les vélos d'André Franquin.

Spirou sur un vélo volé, par Franquin (”La Mauvaise tête“ © 1954)

Explications mécaniques

Sur un plan purement mécanique, est-ce que l'implantation du pédalier à gauche est possible?

Dans presque 100% des cas, la réponse est non… mais!…

Monter un pédalier standard à gauche n'est pas possible. La principale raison est que, une fois la roue montée à l'envers, la roue libre ne fonctionnerait pas.

Dans Wikipédia, l'article sur le pédalier signale aussi un problème en ce qui concerne les pédales.

« Un pédalier normal pour côté droit ne peut pas être installé en sens inverse pour en faire un pédalier côté gauche. En effet, les filetages des pédales au bout de la manivelle seraient dans le mauvais sens. Même si certains types de pédales pouvaient être installées du mauvais côté, elles se desserreraient au fil du temps sous l'effet de la précession, et finiraient, soit par tomber, soit par abîmer le filetage de la manivelle. »

Cependant, il peut arriver que le pédalier soit monté à gauche, à condition d'utiliser un pignon fixe. Citons à nouveau Wikipédia :

« Le montage côté gauche est parfois réalisé avec des pignons fixes. Vu qu'un pignon de piste correctement installé ne peut pas se desserrer du moyeu, quelle que soit la manière dont le couple est appliqué, on peut l'utiliser du côté gauche sans avoir besoin de pièces filetées dans le sens non conventionnel. »

Personnellement je ne vois pas l'intérêt d'un montage à gauche, d'autant que le problème des pédales resterait identique.

Toujours sur Wikipédia, il est expliqué que l'implantation du pédalier à gauche est évidemment possible "mécaniquement", à condition que toutes les pièces associées soient inversées : pédales, moyeu, filetages…

« Certains pédaliers ont été produits qui incorporaient un mécanisme de cliquets (similaire à la roue libre), pour permettre à la chaîne de continuer à tourner avec la roue arrière (dénuée alors de roue libre) lorsque le cycliste ne pédale pas. Le but de ce système est de permettre au cycliste de changer de vitesses sans pédaler.

Dans cette configuration, l'étoile et le plateau sont à gauche. C'est exactement le contraire d'une configuration standard. On doit utiliser ce pédalier avec un moyeu arrière pouvant être entraîné par le côté gauche. Ces moyeux ont en général un filetage dans le sens inverse des aiguilles d'une montre sur lequel on monte une roue libre spéciale, qui a également un filetage inversé, et des cliquets dans le sens inverse d'une roue libre normale. Si le filetage de la roue libre et du moyeu étaient dans le sens des aiguilles d'une montre, le couple appliqué lors du pédalage desserrerait la roue libre. »


En bref, il n'y a aucune chance que des vélos "standard" tels que ceux qui sont représentés sur les images ci-dessus soient équipés de pédaliers montés à gauche… Il s'agit donc bien d'anomalies, pour ne pas dire d'erreurs!…

Claude
Illustrations Internet

BONUS :


➜ Inventaire de tous mes articles sur le thème : Vélo et culture

NAISSANCE D'UNE PASSION : 12 JUILLET 1964

Puy de Dôme, 20e étape du Tour de France 1964

Cela fera 50 ans le 12 juillet prochain! 50 ans qu'est née ma passion pour le vélo! J'avais 9 ans.

Ce jour-là, j'ai vécu en direct ce duel Anquetil - Poulidor, mais je n'ai rien vu. Ce n'est que bien plus tard que j'ai découvert quelques images, dont celle-ci qui montre l'intensité du "mano a mano" qui opposa les deux champions français.

Anquetil et Poulidor au coude à coude!

Je n'ai rien vu car c'est en écoutant par hasard la radio que j'ai vécu cette fin d'étape d'anthologie.

Mes souvenirs personnels de cet instant sont peu nombreux. Je me souviens de l'endroit où j'étais... Je me souviens que j'ai tout de suite pris le parti de Jacques Anquetil, allez savoir pourquoi. Et je me souviens surtout de l'enthousiasme, voire de la fascination que j'ai ressentie.

J'avais oublié que le vainqueur du jour n'était pas Raymond Poulidor mais Julio Jimenez, un excellent grimpeur espagnol, et c'est en faisant quelques recherches sur Internet que j'ai retrouvé ce détail. Oui, malheureusement pour Julio, un simple détail occulté par l'intensité de la lutte pour le maillot jaune.

Par la suite, pendant de nombreuses années, j'ai été passionné par le Tour de France. J'ai lu des livres sur les champions de l'époque précédente (Bobet, Coppi...), sur l'histoire du Tour (à cette époque, je connaissais par cœur tous les vainqueurs depuis 1903)... J'adorais connaître les petites et grandes anecdotes... René Vietto donnant sa roue à Antonin Magne en 1934, le premier maillot jaune d'Eugène Christophe en 1919, le même Eugène Christophe obligé de réparer lui-même sa fourche sur le Tour de France 1913... Et bien d'autres histoires!

Et dès cette époque, la pratique du vélo m'a procuré un immense plaisir.
Le Tour a cessé de me passionner au milieu des années 90. Aujourd'hui, je ne me désintéresse pas totalement de la compétition cycliste moderne, mais elle ne me fait plus rêver.

En revanche, j'aime toujours autant le vélo! La chance que j'ai, c'est de pouvoir le vivre "en vrai" ce qui, à mes yeux, est bien plus enthousiasmant que d'en être simple spectateur...

Claude
Photos Internet



BONUS : Récits trouvés sur Internet...

TÉMOIGNAGE (Auteur inconnu) : « Ce jour-là, Poulidor met Anquetil à l'agonie... Le Normand avance souvent les yeux fermés, presque inconscient, épaule contre épaule, pour mieux cacher sa faiblesse passagère. Sublime comédie : Poulidor ne lui prendra que quelques secondes car il ne le lâchera qu'à 1 500 mètres du sommet. Dans la dernière étape, Versailles-Paris, Anquetil lui reprendra de quoi assurer son cinquième maillot jaune, avec moins d'une minute d'avance, après cent vingt-sept heures de course. »


AUTRE SOURCE : Texte de Stéphane Moccozet, publié le 12/07/2013 sur le site de France 3 "Auvergne"

« C'était le 12 juillet 1964. Ce jour-là, le sommet du puy de Dôme était noir de monde. Des milliers de spectateurs s'étaient installés sur le géant pour assister au final de la 20ème étape du Tour de France entre Brive-la-Gaillarde et le sommet auvergnat.

Ce jour-là, le peloton a parcouru 237,5 km et, à l'arrivée, c'est Julio Jiménez qui s'est montré le plus fort en attaquant dans la montée du puy de Dôme et en laissant sur place Federico Bahamontès, Raymond Poulidor et Jacques Anquetil. L'Espagnol a remporté dans les volcans sa deuxième victoire d'étape sur ce Tour 64 après un succès quelques jours plus tôt à Andorre mais ce qui est resté dans l'histoire de ce 12 juillet, c'est davantage le duel Poulidor/Anquetil.



Photo Internet

Quand les coureurs partent de Corrèze, Jacques Anquetil, maillot jaune, possède 56 secondes d'avance sur son dauphin. Il reste quatre dont un contre-la-montre individuel favorable à celui qui a déjà remporté quatre fois le Tour. Dans la montée vers le sommet, alors que Jimenez est pris en chasse par Bahamontès, Anquetil et Poulidor avance sur la même ligne. Le bitume défile sous leurs roues et rapprochent Anquetil d'une cinquième victoire finale. Mais à moins d'un kilomètre de l'arrivée, Jacques Anquetil craque et Raymond Poulidor en profite pour s'envoler. L'écart entre les deux coureurs se creuse à vue d'œil mais pas suffisamment pour que Poulidor puisse espérer remporter le Tour de France. Au sommet du puy de Dôme, il devance le maillot jaune de 42 secondes. Au classement général, les deux hommes ne sont plus séparés que par 14 secondes. »


AUTRE COUDE À COUDE ENTRE ANQUETIL ET POULIDOR

Deux ans plus tard, dans le Tour de France 1966, la rivalité entre les deux hommes semble se reproduire. Dès la première étape de montagne, dans les Pyrénées (10e étape, Bayonne-Pau), on les retrouve au coude à coude. Mais cette fois, l'issue sera différente. Aucun des deux ne portera la maillot jaune et la victoire finale reviendra à Lucien Aimar, équipier de luxe de Jacques Anquetil. Ce dernier ne terminera pas le Tour, tandis que Poulidor finira 3e.

Photographe : Jean TESSEYRE

dimanche 26 janvier 2014

RANDONNÉE DE LEVALLOIS, SOUVENIR MONIQUE MAREUIL

ORGANISATION DU LEVALLOIS SPORTING CLUB CYCLOTOURISME

Nous avions découvert cette randonnée l'année dernière, dans des conditions météorologiques exceptionnelles : pluie, froid, vent et même neige dans le décor...
➜ voir notre récit de l'édition 2013

Cette année, nous avons décidé d'y retourner pour profiter de meilleures conditions météorologiques, pour découvrir le plus long parcours (64 km), ainsi que pour retrouver quelques personnes avec lesquelles nous entretenons désormais d'excellentes relations.

C'est ainsi que nous avons pu saluer au départ du centre sportif Marcel Cerdan le vice-président du club cyclotouriste de Levallois, Bernard Mareuil, ainsi que son épouse Véronique.

Marie-Ange en train de préparer son inscription, photographiée par Bernard

Véronique accueille Marie-Ange aux inscriptions

Dès le départ, nous faisons la connaissance d'une célébrité du cyclotourisme local, Odette Hugue, licenciée au CCBB, Club Cyclotouriste de Boulogne-Billancourt. A son actif, cette grande dame du vélo possède un palmarès impressionnant, et notamment un Tour de France cyclotouriste. Mais surtout, elle détient un record qui n'est pas près d'être battu, si ce n'est par elle-même : Elle a fait 60 fois le cycle complet des Trèfles de l'ïle-de-France (1), ce qui représente 840 circuits pour un total de 70 620 km... Officiellement du moins, car en réalité, elle nous a avoué qu'elle en avait fait PLUS car elle ajoute régulièrement aux parcours des variantes personnelles... Sacrée Odette !

Odette Hugue dans la côte de Suresnes

La première partie du parcours, jusqu'à Noisy-le-Roi, est calquée sur le début de LEVALLOIS - HONFLEUR, célèbre randonnée du deuxième samedi de septembre, organisée par le même club. C'est ainsi qu'on longe l'hippodrome de Saint-Cloud. Depuis longtemps, je me disais en passant là qu'un jour je m'arrêterais pour prendre une photo... Voilà qui est fait!

L'hippodrome de Saint-Cloud

Après une petite hésitation à l'entrée de Marly sur le parcours à suivre, nous n'avons plus eu de problème... Rennemoulin, Villepreux, Chavenay... Des routes que nous avions sillonnées sur un des parcours du Trèfle Versaillais.
Après une boucle jusqu'à Saint-Nom-la-Bretêche, retour à Noisy-le-Roi. Petite grimpette dans la forêt de Marly. Dans un rond-point, je m'arrête pour photographier une espèce de centaure décapité…

Le centaiure du rond-point des Chênes,
œuvre de Serge Manceau, inaugurée en 1989

Puis nous arrivons au ravitaillement, où j'ai le grand plaisir de retrouver Dominique, dont j'ai fait la connaissance en septembre 2013 sur l'Euro PN, randonnée itinérante dont cette édition joignait l'Allemagne à l'Italie en passant par l'Autriche et la Suisse (voir mon résumé de l'Euro PN 2013).

Avec Dominique Ploux au ravitaillement de la Route Plantée (forêt de Marly)

Le retour se fait sans problème, si ce" n'est que nous ressentons un peu plus le froid. C'est la conséquence d'un arrêt prolongé au ravitaillement, pour cause de papotage avec Dominique.
A propos de ce ravitaillement, quelques détails d'organisation sont à connaître. Il est possible de s'engager sur ce ravitaillement pour éviter la partie très urbanisée entre Levallois et Vaucresson. Le sandwich traditionnel de l'arrivée est servi à ce ravitaillement pour tout le monde, y compris les cyclos qui se sont inscrits à Levallois et à qui il reste une vingtaine de kilomètres à parcourir pour rentrer au bercail.

A l'arrivée, nous retrouvons notre copine "Laurence de Belleville"... Non, elle n'est pas de haute extraction ! Elle est juste licenciée au club de Belleville, club récompensé par une coupe! Sur la photo ci-dessous, Laurence vient de recevoir la coupe des mains de Bernard Mareuil.

Bernard, Laurence et ses copines de Belleville

Nous apprenons que cette édition a été un très gros succès, avec 380 participants au total, ce qui est une grande satisfaction pour le club organisateur. Au chapitre des motifs de satisfaction, nous savons désormais que notre club, le CSM (Cyclotouristes Saint-Mauriens) figurera au classement du challenge Jean-Dominique Reverchon pour le millésime 2014. En effet, pour être classé, il faut participer à au moins deux organisations du Sporting Club de Levallois. Sachant que le 30e Levallois-Honfleur est au programme du club, les deux participations sont assurées.

Claude
Photos : Claude, Marie-Ange et Bernard Mareuil

LIENS :

➜ Résultats et photos de cette rando sur le site du Levallois SC.

➜ (1) Explications et liens au sujet des Trèfles de l'Île-de-France sur notre site.

jeudi 23 janvier 2014

LE VÉLO VU PAR ERNST LUDWIG KIRCHNER

« RADRENNEN MIT MOTORVORSPANN »
ou si l'on préfère "COURSES DERRIÈRE MOTOCYCLETTE"

Kirchner : « Radrennen mit Motorvorspann », 1927-1928

J'ai trouvé cette œuvre du peintre allemand Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938) sur le site WahooArt.com. L'œuvre date de 1927-1928.

➜ Plus d'infos sur le peintre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernst_Ludwig_Kirchner

Le titre allemand est « Radrennen mit Motorvorspann », ce qu'on peut traduire par "Courses avec entraîneur motorisé". Cependant, sur "WahooArt", les traductions en anglais (« Motorcycle race with preload ») et en français (« Course moto avec précharge ») sont des contre-sens. En effet, il ne s'agit absolument pas d'une course de motos. A l'évidence, la seconde machine est un vélo et la scène se passe dans un vélodrome.

De quel sport s'agit-il ?

Ce sport, qui se pratique donc sur un vélodrome, s'appelle le demi-fond (le lien renvoie à Wikipédia).  Ce sport est particulièrement prisé en Allemagne, si j'en crois les infos que j'ai pu glaner. Actuellement tombé en désuétude, il a disparu partout sauf… en Allemagne, où sont encore organisées quelques compétitions!
Sur la photo ci-dessous, on voit que les caractéristiques de base du véhicule à moteur utilisé n'ont guère changé par rapport au tableau de Kirchner, peint 80 ans auparavant.

Epreuve de demi-fond, en France (2007)

Courses derrière derny

En France, on parle aussi de "courses derrière derny". Le "derny, c'est la motocyclette particulière derrière laquelle s'abrite le coureur. L'engin tire son nom du constructeur, un certain Roger Derny.

Le derny était utilisé sur la route à l'occasion de la course cycliste Bordeaux-Paris (le lien renvoie à Wikipédia). Pendant la seconde partie du parcours, le coureur se plaçait derrière l'engin motorisé conduit par un entraîneur, afin de réduire la résistance de l'air, ce qui lui permettait d'atteindre des vitesses de l'ordre de 50 à 60 km/h. Cette course a disparu en 1988. L'ultime édition ayant autorisé le derny a eu lieu en 1985.

Jacques Anquetil, derrière son derny, lors de sa victoire en 1965

Et le keirin?

Depuis 1948, existe au Japon une épreuve cycliste sur piste appelée keirin (le lien renvoie à Wikipédia). La course est lancée par un meneur ou « lièvre ». Le lièvre peut être un derny, une moto ou un tandem.

Une course de keirin à Colwood, en Colombie-Britannique

Les courses de keirin sont généralement longues de 2 km et confrontent de 4 à 8 coureurs. Les positions au départ sont tirées au sort. Les coureurs doivent rester derrière le lièvre tant qu'il ne s'est pas écarté, à 600 ou 700 mètres de l'arrivée. Celui-ci roule tout d'abord à vitesse modérée (environ 25 km/h) et accélère progressivement jusqu'à atteindre environ 50 km/h au moment où il s'écarte.

L'inscription du keirin aux Jeux Olympiques à partir de 2000, a fait connaître cette discipline dans le monde entier, et notamment en France où quelques-uns de nos pistards sont capables de s'y illustrer.

Autre œuvre

Pour finir, voici une autre œuvre de Kirchner sur laquelle on peut voir un vélo.

Gare de Davos, 1925
Cette fois, malgré la jolie côte qu'on distingue sur la droite, rien à voir avec la compétition puisqu'il s'agit des environs d'une gare, celle de Davos, située dans le canton des Grisons, en Suisse.

Claude
Illustration trouvées sur Internet

BONUS :

➜ Inventaire de tous mes articles sur le thème : Vélo et culture

dimanche 19 janvier 2014

RALLYE PARIS - TOUR EIFFEL

NOTRE PREMIER RALLYE DE L'ANNÉE 2014!

C'était notre deuxième participation à cette organisation des Joyeux Cyclos Parisiens. Après notre première expérience, en 2012, nous avions décidé de ne plus y aller. Plusieurs circonstances nous avaient déplu et nous ne pensions pas revenir.
➜ voir le récit : Rallye Paris Tour Eiffel 2012

Et puis nous avons changé d'avis. Sans doute pour l'attrait du premier rallye de l'année et le plaisir de quelques retrouvailles sympathiques…

Contents de revoir Valérie (en rose), Pierre et Marius, et de faire un petit bout de route avec eux

Le départ et l'arrivée tout près de la Tour Eiffel, peu banals pour un rallye cyclo, sont aussi une bonne motivation pour lancer la saison.

Accueil du rallye Paris Tour Eiffel, au stade Emile Anthoine

Les circuits proposent une grande variété de décors.

Au début, nous traversons quelques beaux quartiers de Paris, puis le Bois de Boulogne. Petit inconvénient : à cet endroit, il n'y a pas de fléchage (à l'aller comme au retour). Ce n'est pas simple quand on fréquente rarement ce secteur de la capitale. J'en connais qui ont visité beaucoup de quartiers de Paris avant de se retrouver sur le parcours. Heureusement, pour palier cet inconvénient, au moment de l'engagement, l'organisation propose à ceux qui le souhaitent de charger sur leur GPS la trace du circuit. Encore faut-il avoir un GPS… Et nous n'en avons pas!

Joli coin du Bois de Boulogne… qu'on a vu sans être sûrs qu'on était sur le parcours!
Après le Pont de Suresnes, on arrive dans un secteur fréquenté lors de Levallois-Honfleur : côte de Suresnes, hippodrome de Saint-Cloud, Vaucresson, etc. Les rues sont tranquilles dans les quartiers pavillonnaires de ces communes chics de l'ouest parisien.

On emprunte ensuite de grands "bouts de droit" sur de larges avenues, parfois même des quatre voies, à la circulation soutenue. On en aura une nouvelle dose au retour… Ce n'est pas ce que nous préférons sur ce rallye!

En contrepartie, les routes forestières à l'abri de la circulation sont beaucoup plus agréables… par temps sec! Hélas, aujourd'hui, après les pluies de la nuit, elles étaient très salissantes. A l'arrivée, on pouvait presque nous prendre pour des vététistes tellement nous étions... mouchetés!... Et je ne vous parle pas de l'état des vélos!

Au bout de la route forestière qui traverse la forêt de Marly, un ravito nous accueille à Sainte-Gemme, avec boissons chaudes pour ceux qui veulent.

Ravito de Sainte-Gemme
Nous y retrouvons notamment Valérie, que je connais depuis une dizaine d'années. Au fil du temps, nous nous sommes retrouvés sur des week-ends VTT (2004, 2005…), sur la Rand'Oh (en 2006), des longues distances (200 km Audax), etc. C'est toujours un plaisir de retrouver son sourire et son enthousiasme. A l'occasion de ces retrouvailles, la couleur de sa tenue m'inspire une petite parodie… Musique maestro!

Quand j'arrive au ravito,
Qu'il commence à faire beau,
Je vois la fille en rose…
La fille en rose

Suit un petit tour en campagne du côté de Saint-Nom-la-Bretêche, Villepreux ou encore Rennemoulin.

Sur l'ensemble du parcours, on regrettera que le fléchage soit par endroits très minimaliste... On fait parfois des kilomètres sans voir une flèche. On a beau être prévenu que "pas de flèche = tout droit", le doute est là… On a toujours un peu la hantise d'avoir loupé l'embranchement!

Au retour, l'accueil est chaleureux. Nous saluons nos amis Bernard et Véro, du club de Levallois, qui repartent avec la coupe monumentale récompensant les plus nombreux!
Une originalité au ravito final : des feuilles de salade dans les sandwichs. Bonne idée !

A l'arrivée du rallye "Paris Tour Eiffel"!

A l'heure du bilan, l'indice de satisfaction s'avère bien plus élevé qu'en 2012. Cependant, si ce rallye présente beaucoup de qualités, il a aussi quelques défauts qui font qu'on hésite à y revenir. Nous verrons début 2015 si le souvenir des aspects positifs est suffisamment attrayant pour nous inciter à renouveler l'aventure…

Claude
Photos personnelles

dimanche 12 janvier 2014

BOUCLES DE SEINE-ET-MARNE : AUTOUR DE MEAUX

RANDONNÉE PERMANENTE DU CODEP 77

Température au départ : 1°…
65 km plus tard : 2° !

Temps au départ : gris et brumeux…
65 km plus tard, toujours gris et brumeux !

J'ai tout de même pris quelques photos… Malgré une lumière "tamisée", les rivières et canaux traversés à plusieurs reprises m'ont donné envie de tenter le cliché : le Grand Morin, la Marne, la Thérouanne, l'Ourcq, le Canal de l'Ourcq… Histoires d'eau…

Sur les photos, on voit que c'est l'hiver ! Et pour être francs, nous n'avons pas eu chaud...

Claude
Photos personnelles

Histoires d'eau autour de Meaux…

La Marne à Trilbardou

Le Canal de l'Ourcq à Trilbardou

La Thérouanne à Értrépilly

Brume et flaques d'eau... Temps humide !

Le Canal de l'Ourcq à Congis-sur-Thérouanne

Le Canal de l'Ourcq à Villers-lès-Rigault

Le Canal de l'Ourcq à Lizy-sur-Ourcq

samedi 11 janvier 2014

ORIGINE DE L'EXPRESSION "LA PETITE REINE"

L’origine de l'expression “petite reine” dans le sens de “bicyclette” est probablement le fruit d’une fusion entre plusieurs sources.

Nous savons avec précision quand fut employée pour la première fois la formule "La Reine Bicyclette". C'est le samedi 4 octobre 1890 que paraît, dans le supplément littéraire du Figaro, un article de trois pages consacrées à “La Reine Bicyclette”, signé Pierre Giffard (1853-1922).

Un an plus tard, en 1891, le même Pierre Giffard publie un livre sous le même titre… L'ouvrage traite de l’histoire du vélocipède. L'illustration de couverture de ce livre est reproduite ci-dessous.

Illustration de couverture de La Reine Bicyclette, par le dessinateur Mars (© 1891)

Cette jeune femme portant un vélo au-dessus de la tête avait-elle pour mission de démontrer la légèreté stupéfiante des vélos de l'époque par rapport à leurs prédécesseurs ? Mystère…

Mais revenons à Pierre Giffard, dont les liens avec le cyclisme sont nombreux. En 1891, alors directeur du Petit Journal, il organise la première course cycliste Paris-Brest-Paris.

Charles Terront, vainqueur du premier Paris-Brest-Paris,
en couverture du supplément illustré du Petit Journal

Il a par la suite été rédacteur en chef du quotidien sportif Le Vélo, quotidien dans lequel il a commencé à travailler en 1896 et qui disparut en 1904 à cause du succès de “L'Auto”, le quotidien sportif concurrent dont l'essor fut dû, à cette époque-là, à la création du Tour de France… Mais c'est là une autre histoire…

Pour en savoir plus sur Pierre Giffard :
Portrait de Pierre Giffard

Cependant, Pierre Giffard n'a pas créé la formule “La Petite reine”… Alors qui?

Une autre source parle d'une poésie d’Edmond Haraucourt (1856-1941), parue dans la revue « Le Cycle » le 18 août 1895. Il y assimile une cycliste à une « Petite Reine à deux roues ». UNE CYCLISTE et non la bicyclette, ni le cyclisme.

Portrait d'Edmond Haraucourt

Certaines sources prétendent que cette expression aurait un lien avec la jeune reine des Pays-Bas, Wilhelmine d'Orange-Nassau, dont on raconte qu'elle utilisa la bicyclette pour ses déplacements dès son plus jeune âge. Est-ce une belle légende ou une réalité ?
Née en 1880, devenue reine à l'âge de 10 ans en 1890, elle a effectivement exercé le pouvoir à partir de 1898.

À l'occasion d'une visite officielle en France, probablement en 1898 — l'année de son couronnement—, la presse française l'aurait surnommée affectueusement "la petite reine". Mais il ne semble pas qu'un lien ait immédiatement été établi entre cette expression et la bicyclette elle-même.

Cliquez sur le lien pour en savoir plus sur Wilhelmine des Pays-Bas.

Portrait de Wilhelmine en 1909, à l'âge de 29 ans

Cela n'explique donc pas pourquoi une association d'idées a associé un jour cette “petite reine” néerlandaise et la bicyclette…

Une hypothèse intéressante : dans un document trouvé à Marseille et datant de 1907, apparaît une forme intermédiaire, la petite reine bicyclette. Cette forme pourrait être une transition avant que l'élément "bicyclette", devenu inutile pour comprendre la locution, ne disparaisse purement et simplement.
Lorsque l'on sait qu'à la même époque, les journalistes utilisait également l'expression “la reine automobile”, qualifier la bicyclette de “petite reine” devient parfaitement cohérent…

La première véritable mention de "la Petite Reine" dans le sens qu'on lui connaît aujourd'hui aurait été publiée — sauf découverte d'un document antérieur — dans La Montagne, numéro 3 de mars 1911.

L'expression est donc bien le fruit d'un croisement et provient de diverses origines et diverses évolutions, Pierre Giffard et Wilhelmine d'Orange-Nassau pouvant être déclarés parrain et marraine de la formule…

Claude
Illustrations trouvées sur Internet

LIENS :

➜ Origine de l'expression présentée sur un blog : "Pourquoi dit-on?"

➜ Origine de l'expression sur "Vélo écologique". (J'y ai relevé au moins deux erreurs : il est dit que Wilhelmine fut couronnée à 28 ans, alors que c'est 18 ans. De plus, il est suggéré que Pierre Giffard a "repris" l'idée de ce surnom, alors que ses publications sont très largement antérieures).

➜ Une présentation orale sur netprof.fr (à noter que Pierre Giffard y est nommé "Griffard" par erreur).

➜ Enfin, une mine d'informations et bien d'autres détails sur le site de "Paris Vélocipédia"


BONUS :


➜ Inventaire de tous mes articles sur le thème : Vélo et culture

LA CYCLO-FLÂNEUR « ROULE GALETTE ! », par Marie-Ange

ou « LE JOUR DES COURONNES »

La photo du jour

Anne et Marie-Ange, coordonatrices des festivités

Une cyclo-flâneur pour commencer

“Pluie du matin n'arrêtant pas le pèlerin”, à l'image des rois mages qui autrefois avaient suivi l'étoile du berger, une caravane de petites reines (*) des Cyclotouristes Saint-Mauriens (CSM), de Saint-Maur Union Sports (SMUS) et de la Section Tandem des Auxiliaires des Aveugles de la Région Parisienne (STAARP) s'est mise en chemin, au lever du jour, guidée par les lumières de Gérard S. et de Gérard C.

(*) Connaissez-vous l'origine de l'expression “La Petite Reine”? Non?
➜ Alors découvrez toutes les explications de Claude : Origine de l'expression “La Petite Reine"

Au départ de Saint-Maur

Un long voyage les attendait depuis le Parc à vélos de la place Stalingrad de Saint-Maur - La Varenne (Val-de-Marne) jusqu'à l'Auberge des Camaldules en haut de Yerres (Essonne). Ces “majestés d'un jour” avaient choisi d'aller de château en château (château de Grosbois et château de La Grange, rebaptisé “Château du Maréchal de Saxe”), s'aventurant ainsi de laPetite Couronne à la Grande Couronne.

Une épopée semée d'embûches les attendait : route mouillée, crevaison, perte de garde-boue, rythme trop soutenu pour les contemplatifs…

Crevaison conviviale…
Heureusement, Marie-Hélène, Anne, Micheline et David les attendaient à l'auberge avec des présents : bouteilles de cidre, galettes, couronnes et fèves de collection.

Auberge des Camaldules : une bonne partie des 47 participants

La galette

Le partage de la galette fut une agréable façon de fêter les 80 ans du club en bonne compagnie. L'occasion aussi de retrouver certaines personnes discrètes sur le vélo depuis plusieurs mois, mais finalement bien décidées à se remettre en selle d'ici peu. 

Bon appétit!

Que de rois !!!...

Un président peut-il être roi? (avec François, Alain et Jean-Louis)

Sa majesté Gégé!

Le roi Olivier et sa ... princesse Laurence

Deux rois pour une... reine? (avec François, Marie-Hélène et Denis)

Le roi Denis et ses compagnons d'arme : Dominique, Jean-Jacques et Alain

1934 - 2014 : 80 ans ! (Non ! Ce n'est pas l'âge de Jean-Pierre !)

Projets 2014

Les meilleures choses ayant une fin, chacun s'en est retourné dans son pays, heureux de cette matinée, sous un soleil timide, en ayant fait promesse de se revoir le 8 février lors du repas d'anniversaire du club, ou même avant sur le vélo!

Marie-Ange
Photos de Marie-Ange et Claude