Les Brévannais : James, Christian, Maryan, Marie-Ange, Guy, Lucien, Raymond, Yves, Alain et Gilbert (il manque Gérard qui prenait la photo) |
Démarrage à 7 heures. Dès le départ, nous nous étonnons, Guy B. et moi, de voir que nos compteurs réciproques ne fonctionnent pas. C'est normal ! J'ai sa roue sur mon vélo et lui a la mienne ! Histoire de couple, première scène de ménage ! (il y en aura une autre au retour à propos de mon câble de frein !). Donc, arrêt rapide pour échange de matériel !!!
Pas de pluie sur le trajet aller, quelques gouttes de temps en temps et de gros nuages au loin (mauvais présages !).
Après le premier ravitaillement, du côté de Beauvoir, Yves B. et James S. assurent le tempo car sollicités pour être nos deux capitaines de route et ce jusqu'au ravitaillement suivant. Au deuxième arrêt, quelque part dans les environs de Donnemarie-Dontilly, quelques cyclos ont osé se plaindre d'une allure un peu trop rapide à leur goût. A tort, car félicitations à nos deux « pilotes » qui ont su maintenir le cap avec une moyenne générale ne dépassant pas les 22 km/h. Rien à redire personnellement. Je les connais bien nos deux compères !
Arrivée au restaurant : Christian (assis), Raymond, Maryan, Guy, Gilbert, Yves et Gérard |
Arrivée sans problème (routes dégagées et sécurisées par les motards, pas de fléchage à suivre ou à repérer, voiture ouvreuse et camionnette balai) au Manoir de l'Onde à Villenavotte, après avoir longé l'Yonne. Pause apéritif dans un cadre superbe avec soleil dans les yeux (cela ne durera pas !). Un bémol cependant... Nous allons connaître, dans le jardin du restaurant, la première chute de la journée. Le sol n'est pas encore glissant, nos vélos sont rangés mais James (qui, je tiens à le préciser, n'a pas encore trempé ses lèvres dans le kir), occupé à ranger son téléphone, se prend les pieds dans un énorme caillou décoratif, se retrouve sur le sol, à quatre pattes, avec un genou tuméfié !
James, le cascadeur |
Le repas, copieux et arrosé (au figuré comme en réalité), nous fera vite oublier l'accident. Au menu : mouliné de légumes, terrine légumes/poisson, poitrine de veau farcie avec sa garniture, fromage et dessert (glace) et café. Les premières gouttes de pluie sont apparues au milieu du repas. Je commence à redouter le pire et à juste titre car le pire est à venir !
Yves, Marie-Ange et Guy |
À la sortie du restaurant, ce n'est pas encore le déluge, mais ça va venir ! Christian R. qui a vu le désespoir se dessiner sur mon visage, entonne une chanson pour me redonner le moral. Est-ce bien le moment de chanter ? Nous repartons avec les imperméables sur le dos, mais je me persuade fermement qu'un arc-en-ciel va venir. Je me console comme je peux. Cinq cent mètres après le départ, je crève. Guy B. (mon époux pour le meilleur mais également pour le pire, et à cet instant, c'est le pire) monte avec moi dans la camionnette pour réparer à ma place. À l'arrière de ce camion, je mets genoux à terre car impossible de rester debout en équilibre. Il fait sombre et la réparation n'est pas aisée. Mais, en attendant, j'évite les intempéries ! Réparation effectuée, descente du camion et reprise de la route, chacun sur notre vélo, pédalant comme des fous sous la pluie pour rattraper le grand groupe. Nous traversons des villages aux rues inondées, nous bravons courageusement la pluie. Arrêt de dix minutes, dans les bois détrempés, dans les environs de Laval-en-Brie. Crevaison pour Yves B. quelques kilomètres avant notre deuxième arrêt à Blandy-les-Tours. Miracle : il a cessé de pleuvoir, MAIS CATASTROPHE : point de ravito, rien à manger, rien à boire (tiens, cela me rappelle un certain 1er mai du côté de Boissy-aux-Cailles) ; nous apprenons alors que la voiture de ravitaillement s'est perdue !
Mais il n'y a pas que la voiture qui s'est perdue ! Maryan K. et Raymond C. arrivent à Blandy, au moment où nous redémarrons, en sens inverse de l'itinéraire ! Je crois bien qu'ils sont en colère ! Il faut bien dire que l'allure imposée au retour était plus soutenue qu'à l'aller (ou bien étais-je plus fatiguée) d'où quelques cyclos égarés en pleine nature. Tout le monde repart de Blandy-les-Tours, tant bien que mal, et moi plus mal que bien. En haut de la côte, après le Pont Paillard (je le cite pour les connaisseurs et les habitués des rallyes), crevaison de Guy B. qui m'ordonne de continuer sans lui. Il refuse de monter dans la camionnette. Je ne le reverrai que trente minutes au moins après mon arrivée à Villecresnes. Il va être victime au total de trois crevaisons (je ne suis pas étonnée), n'ayant pas réussi à trouver le silex dans son pneu, la cause des crevaisons en série. Heureusement pour lui, à un carrefour, il retrouve James S. et Lucien B. qui se sont perdus eux aussi et qui arrivent par une autre route. Lucien B. lui prête une chambre à air, que Guy va parvenir à lui crever en moins de trois kilomètres ! C'est au tour de James S. de jouer le dépanneur. Parenthèses : merci sincère aux collègues du club sur lesquels on sait que l'on peut compter.
Abandonnée par mon mari, lâchée progressivement par les autres car je ne tiens plus la cadence, je sais que je vais terminer mon premier 200 km toute seule, comme une grande et je m'accroche, avec le ronflement du moteur du camion-balai dans mon dos (camion rempli de quelques Brévannais dont je m'abstiendrai de citer les noms par respect, solidarité et galanterie bien féminine et qui, j'en suis sûre, m'encouragent). Pas question d'abandonner ; je me maudis de m'être inscrite dans cette « galère » mais après mon arrivée « triomphale » à Villecresnes, j'ai oublié très vite mes douleurs morales et physiques.
J'assiste à la remise des récompenses (médailles) et encore un trophée pour l'A.S. Brévannaise cyclo !
Mon premier Audax, mon premier 200 ! Il y a un an à peine, je vous narrais mon premier 100 km à Avallon. Tout cela vaut le coup d'être vécu. Il ne reste que d'agréables souvenirs. Merci à tous ceux et celles qui m'ont encouragée à faire cet Audax, merci à notre Président.
Marie-Ange
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