dimanche 16 septembre 2012

TOUTES À PARIS 3/3 : APPELEZ-MOI "STAFFEUR"!

Ce dimanche, j'ai participé à l'encadrement de cette grande manifestation sportive féminine : Toutes à Paris.

Arrivée au Champ de Mars du groupe de "Brévannais-Belfortains-Mortuaciens"

Quand on m'a proposé de donner un coup de main à l'organisation, j'ai trouvé ça sympa. J'ai même été très fier de revêtir le gilet vert fluo qui nous identifiait clairement comme collaborateurs de l'organisation…

En tenue de staffeur

Enfin, "clairement"... pour nous! Car les promeneurs et les automobilistes qui souhaitaient se déplacer dans Paris ce dimanche matin, eux, n'en savaient rien!

L'idée de la Fédération Française de CycloTourisme (FFCT), une randonnée vélo de 12 km dans Paris, avait de quoi séduire... Au final, on peut se poser la question de savoir si l'idée ne méritait pas un mode d'organisation plus réfléchi... En effet, je pense que l'organisation aurait dû prévoir un meilleur partage de la chaussée et pas ce blocage total qui a duré, duré, duré!... Pas sûr que ça ait servi l'image du cyclotourisme féminin, ce qui était l'objectif de la fédération!...

Quelques staffeurs...

Le job qu'on m'avait confié, ainsi qu'à des dizaines d'autres messieurs volontaires, dont plusieurs Brévannais, Maryan, Gilbert, Roger, Michel M., Gilles M., Jean-Pierre B., Jean-Pierre G., Yves F. (j'espère que je n'ai oublié personne), est désigné sous le nom de "staffeur"... Ça consistait à empêcher les véhicules et les piétons de traverser le flot des 4 à 5000 cyclistes formant une interminable chenille... Je me suis fait insulter par des automobilistes exaspérés (je crois que presque tous les staffeurs en ont fait l'expérience), des véhicules ont forcé le passage sans que je puisse y faire grand chose, un gars est même descendu de sa voiture avec l'intention d'en venir aux mains... Il a fallu le renfort de trois ou quatre cyclos pour le calmer. Dominique, un cyclotouriste saint-maurien, lui aussi "staffeur" hier, a même eu sa roue pliée en huit par un scooter dont le conducteur s'est énervé... Et j'en passe!

Je précise par ailleurs qu'étant près de la tête du cortège, j'étais chargé de "retenir" des gens qui n'attendaient que depuis assez peu de temps! J'ose à peine imaginer ce qu'ont enduré ou entendu les staffeurs de queue de peloton...

J'ignore quelles auraient pu être les solutions. Mais déjà, je pense que c'était peu judicieux d'organiser cette manifestation le même jour que les journées du patrimoine, qui ont drainé vers Paris un nombre inhabituel de visiteurs. Ensuite, il existe des manifestations (Tour de France, Marathon de Paris, etc.) dont l'organisation prévoit le blocage des rues pendant le temps nécessaire. N'avait-on pas assez d'assise médiatique pour s'autoriser un "vrai" blocage? Dans ce cas, pourquoi ne pas prévoir, sur les axes empruntés, une partie bien délimitée de la chaussée réservée aux cyclos et une autre permettant l'écoulement de la circulation?

Je crois aussi que l'organisation n'a pas mesuré l'interminable temps d'attente qu'elle allait imposer à des quantités de gens, ni la position très délicate dans laquelle elle nous mettait. On portait juste une chasuble vert fluo. Pas de mention "service de sécurité" ou équivalent, qui nous aurait donné une certaine légitimité. Du coup, on donnait l'impression de faire ça juste pour l'agrément de ces dames à bicyclette ou pour embêter le monde!... Certains ont cru, par exemple, à une manif écolo!!!

Autre détail qui ne manque pas de laisser perplexe : le circuit formait un "8", ce qui a conduit à une des situations les plus ubuesques de la matinée. Alors que nous remontions vers la Tour Eiffel en suivant le quai Voltaire, donc sur la rive gauche, les motards en tête du cortège, conduit par les VIP, ont été obligés de stopper le "convoi exceptionnel" pendant plusieurs interminables minutes (je n'ai pas chronométré) car le serpent, long de plusieurs kilomètres, se mordait la queue! La fin du peloton n'avait pas encore franchi la Seine, par le Pont Royal... Je vous laisse imaginer l'engorgement sur les quais, aussi bien rive droite que rive gauche.

Seul mérite de cette halte : j'ai pu emporter un petit souvenir photographique de Sylvie Tellier, miss France 2002, faisant partie des VIP à vélo. Elle en a profité pour faire plaisir à quelques privilégiés qui ont obtenu un autographe!…

Sylvie Tellier signe des autographes...

En conclusion, je dirai que nous ne faisons pas du vélo pour nous bouffer le nez avec les gens. Je ne suis pas sûr qu'avoir mis la pagaille dans Paris un dimanche matin ait servi la cause du cyclotourisme. Le rassemblement sur le Champ de Mars de toutes ces féminines venues de la France entière n'était-il pas largement suffisant?

Des Bretonnes qui chantent à leur retour place Joffre. La fin du cortège est encore à des kilomètres derrière!

Enfin, à titre personnel, je ne pensais pas prendre autant de risques en me portant volontaire pour donner un coup de main à l'équipe chargée de la sécurité... On ne m'y reprendra plus!

Terminons cependant sur une note positive : il faisait très beau et les filles à vélo avaient l'air ravies! C'est déjà ça!

Claude, staffeur d'occasion
Photos personnelles

1 commentaire:

  1. A l'intérieur même du défilé, même si l'ambiance fut, en majeure partie, tournée vers la gaieté et l"enthousiasme (sourires et chansonnettes), la tension était aussi palpable. N'ayant pas commandé le maillot de "Toutes à Paris" (au demeurant très seyant), et encouragée par Marie-Christine, la présidente de l'Elan à participer tout de même aux festivités, j'étais facilement reconnaissable au milieu des autres puisque j'affichais les couleurs de l'AS Brévannaise; heureusement, car parmi ce nombre impressionnant de cyclotes, celles venues de Province (Belfort et Morteau), et qui craignaient d'être séparées et de ne pas pouvoir se retrouver, ont pu ainsi me conserver comme point de repère. De mon côté, afin de n'oublier personne, je recomptais les lionnes et les saucisses accrochées aux casques! Une grande vigilance était de mise car nous déchaussions sans arrêt et parfois, nous avons dû marcher à côté de nos vélos. Sans compter les cyclistes en vélib, peu habitués notre pratique cycliste (et pas des As de la maniabilité!) qui se sont infiltrés dans le cortège et qui, à plusieurs reprises, ont bien failli occasionner des accidents). Certes, cette manifestation était ouverte à TOUTES, mais, dans de telles conditions, elle représentait du danger pour des non initiés. Je me questionne : quels souvenirs de notre capitale les provinciales retiendront-elles si ce n'est un joyeux bor... Le retour sur Bonneuil, en site protégé, a été une véritable bouffée d'oxygène! Merci à Claude et à Michel pour cette riche idée!

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