Il y a deux ans, le 6 mai 2013, nous avions déjà entrepris l'ascension du Col de Pailhères. Ce col des Pyrénées, qui dépasse juste d'un mètre la barre symbolique des "2000 mètres", aurait dû compter comme notre premier col à "plus de 2000". Hélas, cette première tentative s'était soldée par un échec. En effet, à cette date-là, les routes menant au col n'avaient pas encore été déneigées. Nous avions dû faire demi-tour à seulement trois kilomètres du sommet. Au delà des 1700 m d'altitude, d'épaisses congères avaient rendu notre progression totalement impossible (voir l'article de Claude qui détaille cette aventure, illustrée de nombreuses photos).
A l'époque, nous nous étions jurés de revenir, pour finir ce que nous avions commencé…
Pailhères : port ou col?…
A l'époque, nous nous étions jurés de revenir, pour finir ce que nous avions commencé…
Col de Pailhères : 2001 m |
Pailhères : port ou col?…
Avant toute chose, faut-il dire "col" de Pailhères ou "port" de Pailhères? Selon les panneaux ou les documents consultés, on trouve les deux. Les termes seraient-ils équivalents et interchangeables? Eh bien non, car ils désignent en fait deux cols différents! Le Port de Pailhères est le col historique, situé sur un sentier, à 1963 m d'altitude. Le Col de Pailhères est le col routier actuel à 2001 m d'altitude. C'est le second qui intéresse les grimpeurs et notamment les membres du Club des Cent Cols qui "chassent" les cols à plus de 2000 m!
Le Port de Pailhères
Le "port" se trouve sur le GR 7B, à quelques dizaines de mètres de l'asphalte de la D 25. C'était jadis le plus haut des cols muletiers d'Ariège à être utilisés en toutes saisons. Pour permettre aux usagers de se repérer l'hiver, même en cas d'importante épaisseur de neige, des perches avaient été installées le long du chemin, à l'approche du col. A l'époque, on s'était servi de perches habituellement utilisées pour porter la paille. En occitan, elles étaient nommées… pailheirolas, d'où le nom du col.
Poteau indicateur et cairn au Port de Pailhères |
Au XIXe siècle, les pailhères ont été remplacées par des cairns en pierre de 2 m de haut, surmontés par des mâts en bois de 2 m également. Aujourd'hui ces cairns restaurés servent à offrir au public des panneaux d'informations touristiques, par exemple sur les plantes fourragères de la montagne, les animaux des estives ou encore l'espace pastoral…
Le Col de Pailhères
Profil du Col de Pailhères, depuis Ax-les-Thermes |
A noter que l'ascension de Pailhères depuis Usson-les-Bains est plus courte (une quinzaine de kilomètres) mais propose une pente moyenne supérieure à 8%. C'est du lourd!
Les impressions de Marie-Ange
Après l'échec de 2013, ce ne
fut pas facile de gérer ma déception. Restée sur ma faim, je suis repartie avec un goût d'inachevé. Avec Claude, nous nous étions promis de revenir dans
l'Ariège pour retenter l'aventure, de préférence en période estivale.
Deux ans après, nous voici donc, en ce 23 juillet 2015, au pied
de la montagne, au départ de la ville d'Ax-les-Thermes.
Les premiers kilomètres, communs au Col de Pailhères et au Col du Chioula, se montent bien.
Ax-les-Thermes : début commun au Col de Pailhères et au Col du Chioula |
Les premiers kilomètres, communs au Col de Pailhères et au Col du Chioula, se montent bien.
A partir de la bifurcation
entre la route du Col du Chioula (par la D 613) et celle des cols de Pradel et de Pailhères (par la D 25), mon vélo semble
se souvenir de la route, du moins jusqu'aux premiers lacets après la station de
sports d'hiver d'Ascou-Pailhères. Jusque là, j'ai des repères : le village
d'Ascou, le replat à la hauteur de l'étang de Goulours, le hameau de Lavail, le
ruisseau de la Lauze, la large arrivée sur la station…
Je gère bien mon effort,
nettement moins bien l'attaque des mouches qui tournent autour de moi. Le
bétail n'est pas loin : les vaches sont en liberté et se promènent sur la route.
Mais après ces premières épingles, c'est l'inconnu. Le col a beau être en vue, je
n'en vois pas le bout. Les derniers kilomètres me paraissent interminables,
difficiles.
J'ai un méchant coup de barre. Je me dis que si je veux y parvenir,
je n'ai qu'une solution, celle de m'arrêter à quelques centaines de mètres de
mon objectif et d'avaler un reconstituant. Je stoppe au hameau de la Couillade
de Font Nère pour un ravitaillement. Je me demande si je vais avoir le courage
nécessaire pour boucler les quelques centaines de mètres qui me séparent du
col. Si près du but...
Claude m'encourage. Une cyclote passe à ma hauteur, je
décide de prendre sa roue. Je parviens au col.
Le panorama sur l'autre versant
est époustouflant et cette récompense me fait oublier les efforts fournis.
Je
suis au-dessus des nuages, "sur mon petit nuage"!
Cette fois-ci,
l'objectif est atteint et je peux le savourer.
Le récit de Claude
A l'instar de Marie-Ange, au cours de la montée, je reconnais de nombreux endroits où nous sommes passés il y a un peu plus de deux ans, même si on peut noter divers changements. Le lac de Goulours a perdu beaucoup d'eau… Les abords de la station d'Ascou-Pailhères sont déserts… Le temps est sensiblement plus chaud et je sue à grosses gouttes… Les sommets sans neige sont moins majestueux… Quand nous attaquons les lacets, je cherche à reconnaître l'endroit où nous étions restés bloqués par une congère… Peu après avoir repéré le fatidique virage en épingle à cheveux, je me rends compte que c'était le dernier lacet avant la rampe finale et les trois derniers kilomètres…
Arrivé au sommet, tandis que Marie-Ange savoure et profite du panorama, je me risque à aller jeter un coup d'œil jusqu'au Col des Trabesses (1915 m). Ça représente un gros kilomètre à descendre, puis à remonter, bien sûr, pour revenir au Col de Pailhères. Le col géographique semble être en plein champ, bien que le catalogue des cols français, diffusé par le Club des Cent Cols, le situe sur la D25.
A l'instar de Marie-Ange, au cours de la montée, je reconnais de nombreux endroits où nous sommes passés il y a un peu plus de deux ans, même si on peut noter divers changements. Le lac de Goulours a perdu beaucoup d'eau… Les abords de la station d'Ascou-Pailhères sont déserts… Le temps est sensiblement plus chaud et je sue à grosses gouttes… Les sommets sans neige sont moins majestueux… Quand nous attaquons les lacets, je cherche à reconnaître l'endroit où nous étions restés bloqués par une congère… Peu après avoir repéré le fatidique virage en épingle à cheveux, je me rends compte que c'était le dernier lacet avant la rampe finale et les trois derniers kilomètres…
L'endroit où la neige nous avait bloqués en 2013! |
Arrivé au sommet, tandis que Marie-Ange savoure et profite du panorama, je me risque à aller jeter un coup d'œil jusqu'au Col des Trabesses (1915 m). Ça représente un gros kilomètre à descendre, puis à remonter, bien sûr, pour revenir au Col de Pailhères. Le col géographique semble être en plein champ, bien que le catalogue des cols français, diffusé par le Club des Cent Cols, le situe sur la D25.
Après avoir rejoint Marie-Ange, une petite visite au "Port" de Pailhères s'impose. Quelques photos plus tard, je laisse Marie-Ange attaquer la descente tandis que je m'aventure sur une piste non revêtue à la recherche d'un col supplémentaire : la Couillade de Font Nère… Une "couillade" c'est un large col, et une "Font Nère", c'est une source noire! Un col "hors piste"…
Une descente rythmée ne m'empêche pas de photographier rapidement les lacets, assez impressionnants vus d'en haut…
Couillade de Font Nère (1950 m) |
Une descente rythmée ne m'empêche pas de photographier rapidement les lacets, assez impressionnants vus d'en haut…
Les lacets du Col de Pailhères |
De retour à Ax-les-Thermes, nous célébrons notre succès avec des bulles! Et pas qu'un peu! Carrément un litre de San Pellegrino à deux! Un réconfort bien mérité après ce nouveau col à "plus de 2000 m" pour nos collections respectives…
Claude et Marie-Ange
Photos personnelles
Bravo!
RépondreSupprimerQuelle ténacité! Quel courage!
Encore bravo!
J'ai lu le récit de votre épopée avec plaisir, tout est bien décrit et parfaitement illustré, bravo !
RépondreSupprimerDe notre côté, nous étions à la semaine fédérale à Albi, nous avons participé aux cyclo-découvertes et cela nous a bien plu.
Bonne semaine et à bientôt.
super article mis en valeur avec de magnifiques photos, apparemment ça va mieux sans la neige pour grimper le COL DE PAILHÈRES !
RépondreSupprimerJe viens de voir que tu avais le lien de mon ancien blog(aujourd'hui fermé) je te donnes le lien de mon nouveau : http://cyclomontagne.blogspot.fr/
encore bravo pour ce beau séjour !
Merci pour tes compliments!
SupprimerPour ton blog, j'ai fait la mise à jour du lien sur mon site. Je ne sais pas s'il y a d'autres liens ailleurs… Je vais regarder ça.