Depuis des années, l'Oncéenne me fait souffrir (mais comme je l'ai dit, je l'aime quand même) ! Que j'aie roulé ou non pendant les vacances, la rando de reprise, fin août ou début septembre, me fait mal aux pattes... Sans doute parce que mes aventures vététistes en Espagne ou ailleurs sont réalisées à mon rythme, alors que sur une rando, j'ai tendance à rouler un peu plus fort ! Le rythme, ça change tout !
Mes souvenirs de l'Oncéenne, c'est par exemple ma première rencontre et première rando avec Pierrot et Claudine, il y a de ça 4 ou 5 ans, sur un « 70 » que j'avais fini avec des crampes... En 2007, je me suis contenté du “45” car j'avais emmené un jeune ami rugbyman qui envisageait, l'âge de la retraite ovale approchant, de se convertir au VTT... Jeune, sportif, entraîné, je pensais que ça passerait : cette fois-là, c'est lui qui a fini avec des crampes... Et il n'est jamais revenu sur une rando avec moi ! C'est ballot ! En 2008, je me contentai à nouveau du “45” car, de tout l'été, je n'avais roulé que sur 70 à 80 kilomètres en tout et pour tout, pour une distance maximale en une seule sortie inférieure à 30 km ! Sanction inéluctable : crampes dans les dernières côtes, précisément à l'endroit où mon pote rugbyman avait souffert l'année précédente (bien fait pour moi !)
Cette année, changement de préparation : nombreuses sorties courtes en juillet, puis augmentation progressive des distances en août, pour un total d'environ 600 bornes de VTT pendant mes vacances (c'est tout de même mieux qu'en 2008 !). Autre innovation, pour éviter que l'Oncéenne soit ma rando de reprise, j'ai participé une semaine plus tôt à deux randonnées : une le samedi après-midi, du côté d'Orléans la Source (55 km sur le plat, parcourus à train d'enfer, à savoir plus de 23,5 km/h de moyenne ! Excellent pour le rythme) ; et une autre le dimanche matin à D'Huison-Longueville, près de La Ferté-Alais, 56 km avec beaucoup de sable et de dénivelé, ce qui constituait une excellente préparation pour l'Oncéenne. Me sentant en forme après ce week-end, je me suis présenté très motivé à l'Oncéenne... J'avais donc très envie de m'engager sur le “70” (qui s'avéra être un “75”) et de réussir un parcours... sans crampes ! (Une ambition comme une autre ! Hé hé).
Au départ, je retrouve Stéphane et Christophe. Stéphane a déjà annoncé, par email, qu'il ne se sentait pas prêt pour le grand parcours. Christophe, lui, se sent d'attaque pour m'accompagner... Nous pensions voir Damien, mais il a préféré opter pour le « Périple du Bois d'Auteuil » avec les routiers. Peu avant l'heure du départ, nous voyons arriver Valérie, qui s'inscrit pour le 45. Mais nous lui faisons remarquer que le 45 n'a pratiquement aucun tronçon commun avec le 70 alors que, si elle part pour le 55, nous pourrons faire un grand bout de chemin ensemble (une quarantaine de bornes au compteur au moment où nous nous séparerons)... Et c'est parti. Petit cafouillage au départ, car je pensais que le circuit démarrait comme les années précédentes mais les organisateurs ayant innové, nous avons fait un bon kilomètre de rab avant de retrouver le vrai départ... Il fait un peu frisquet, ce matin. Je ne regrette pas d'avoir gardé le coupe-vent... Le départ est tranquille... Ça bavarde ! Chacun a sa petite histoire à raconter : évocation des vacances, histoires de gâteaux marocains menaçant l'équilibre intestinal pour Stéphane... Christophe, comme à son habitude, balance quelques vannes. Valérie évoque les trois mousquetaires (à la place de D'Artagnan, nous avons sa fille !...). Selon Valérie, je serais Aramis (un honneur !)... Bref, tout le monde se sent bien. C'est une belle journée qui s'annonce !
Dès la première côte, je sens que j'ai les jambes. Je monte facile. Dans les descentes, je prends un peu d'avance sur mes compagnons de route, un peu moins audacieux. Bientôt les premières portions sablonneuses se présentent. Stéphane les trouvant moins difficiles à négocier que celles de D'Huison-Longueville, il s'en réjouit. Un peu trop vite ! Nous arrivons peu après dans une zone que je qualifierai de « mer de sable »... Ça se négocie “petit plateau” pour ne pas exercer trop de pression sur la roue arrière sinon on s'enfonce. Mais il faut conserver une vitesse suffisante, sinon ça bloque. En même temps, il faut analyser sans arrêt le terrain du regard afin de viser les secteurs où la couche de sable semble moins profonde ou moins meuble... De temps en temps, il est nécessaire d'augmenter brutalement l'impulsion sur les pédales pour ne pas rester ensablé... Bref, un exercice très technique et éprouvant pour la musculature. Dans certaines portions, je me dis qu'il ne faudrait pas que ça se prolonge trop longtemps car le “70 sans crampe” ne peut se faire qu'en ménageant un peu les cuisses ! Finalement, une fois ce passage de quelques kilomètres terminé, nous retrouverons des terrains beaucoup moins exigeants, avec un peu de sable de temps en temps mais rien d'aussi dur. Comme je négocie les passages dans le sable un peu mieux que mes partenaires, j'ai le temps de récupérer un peu en les attendant.
La rando se poursuit avec, heureusement, des portions de chemins en bordure de champs où on a la sensation de rouler facile (Stéphane est content de retrouver la terre ferme !). En hiver lorsque ces chemins sont gras, c'est une autre histoire... Mais là, ça roule tranquille... Dans les montées, Stéphane souffre un peu (un peu de poids en trop ?), mais il a énormément progressé depuis sa première rando en janvier. Valérie et Christophe, qui ont peu ou pas roulé cet été, manquent un peu de kilomètres dans les jambes et montent à leur rythme... À l'issue d'une belle montée, nous découvrons un superbe panorama. Un Brévannais appartenant au club de Ponthierry a la gentillesse de nous photographier…
Claude, Valérie, Christophe et Stéphane |
Après le deuxième ravito (40e kilomètre), ce sera le moment de nous séparer. Valérie et Stéphane continuent sur le 55 (finalement, ils auront 60 au compteur à l'arrivée, une sacrée performance pour tous les deux !). Et Christophe et moi poursuivons sur le 70. Pour Christophe, c'est sa première rando sur une telle distance... Les 20 kilomètres suivants vont s'avérer un peu difficiles pour lui... Je le distance dans toutes les bosses et je l'attends en haut. Après le 60e kilomètre, il me dit : « Ne m'attends plus, fais-toi plaisir ! » Je suis d'accord sur le principe. Si je le largue à nouveau, je ne l'attendrai plus. Mais je sais qu'il reste quelques côtes sur le final qui me font un peu peur, précisément ces côtes où les crampes sont apparues lors des précédentes éditions... Alors, je préfère finir prudemment. Je grimpe ces dernières côtes sans chercher à me mettre “minable”, confortablement calé dans la roue de Christophe. Et c'est ainsi que nous terminons ensemble, aux environs de 13h30 avec 75 km au compteur.
À l'arrivée, nous constatons que sur 774 participants, nous n'étions que 56 sur le grand parcours. S'il y avait un chronométrage, nous serions probablement parmi les derniers... Mais je me réjouis quand même d'appartenir à cette “élite” des vététistes capables de faire 75 bornes en VTT, SANS CRAMPES ! (Yes !...). Et comme ça faisait deux ans que je n'avais pas fait une telle distance en rando VTT, je suis particulièrement content !
Oui, ce fut une belle journée !
Claude
Photo personnelle
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