vendredi 23 juin 2017

PARIS-NICE CYCLO 2017 10e ÉTAPE : CUNEO (ITALIE) - NICE

➜ Etape précédente : Vars - Cunéo (Italie)

La photo du jour

Avec Laurent à notre arrivée à Nice

L'enregistrement de mon étape sur Strava


Les données officielles de l'étape

Distance annoncée : 150 km.
Moyenne basse selon organisation : 18 km/h.
D+ selon Openrunner : 2122 m.
Tracé officiel sur Openrunner : 7037308
Départements traversés : Italie - Cuneo (CN), Alpes-Maritimes (06).
1 col CCC : la Lombarde.
BCN-BPF : aucun
Hébergement à Nice : Novotel

Profil de l'étape

Mes données personnelles

Distance selon mon GPS : 150 km
Moyenne personnelle : 21 km/h.
D+ selon mon GPS : 1952 m
Météo : Beau temps le matin, couvert l'après-midi sur la vallée du Var
Température moyenne : 26°.


Le récit

Comme hier soir lors de notre arrivée à Cuneo, le peloton se rassemble sur la Piazza Galimberti, au pied de la statue de Giuseppe Barbaroux, notable local, fils d'un marchand provençal émigré dans le Piémont au XVIIIe siècle.

Cuneo, Piazza Galimberti

Ce matin, j'ai revêtu le maillot du CSM (mon ancien club), en témoignage de sympathie pour Alain et Philippe qui, comme les dix autres victimes du vol de leur vélo, vont devoir faire le trajet de cette ultime étape répartis dans les voitures suiveuses. Au delà de la perte matérielle de leurs beaux vélos, j'imagine quelle frustration cela doit être pour eux de ne pas pouvoir finir ce Paris-Nice Cyclo en roulant à nos côtés.

Voitures suiveuses sur la Piazza Galimberti

Au début de l'étape, des motards nous ouvrent la route pour sécuriser notre sortie de Cuneo (CN).

Départ de Cuneo (photo Sylvain)

Nous avons 63 km à parcourir en Italie jusqu'au sommet du Colle della Lombarda. La quasi totalité du dénivelé positif du jour se trouve sur ce tronçon italien.

Dès le départ, Laurent et moi nous accrochons pour rester dans un groupe. Le rythme est soutenu mais pas trop. Nous tenons ainsi la cadence jusqu'à la pause café, au km 42, ce qui nous permet de ne pas prendre de retard en début d'étape.

Suivez le groupe! (photo Laurent)

A partir de Borgo San Dalmazzo, nous empruntons une petite route tranquille qui évite Demonte et la route principale, l'axe "Cuneo - Vallée de l'Ubaye" par le Col de Larche (Colle della Maddalena sur le versant italien), une route fréquentée par de nombreux camions. Cette route à circulation parfois intense, nous la rejoignons seulement à Vinadio, où se trouve une imposante forteresse.

Forteresse de Vinadio

Nous ne nous éternisons pas à la pause café.

Pause café à Vinadio (photo Sylvain)

Peu après, nous quittons de nouveau la route principale et, à partir de Pratolungo (commune de Vinadio), nous abordons le Colle della Lombarda (2350 m, IT-CN-2351).
Voir le descriptif.
  • Départ : Pratolungo
  • Longueur : 21,3 km
  • Dénivellation : 1447 m
  • % Moyen : 6,79%
  • % Maximal : 9,1%
Colle della Lombarda : profil depuis Pratolungo

Au cours de cette montée, je ne me sens pas au top, c'est le moins qu'on puisse dire. Je m'efforce de me motiver : « Allez! C'est la dernière… Je prendrai le temps qu'il faudra… mais j'arriverai en haut. »
Dans le Colle della Lombarda (photo Sylvain)

Heureusement, la route est belle. Le charme du décor détourne presque toujours l'attention vers autre chose que l'effort, ce qui a pour effet d'alléger quelque peu le coup de pédale…

Route du Colle della Lombarda

Comme la montée est longue, je la découpe artificiellement en plusieurs segments entrecoupés d'arrêts divers : une pause pour me rafraîchir, une pause pour prendre une photo, une autre pause pour me rafraîchir, etc.

Pause "photo" en face de Santa Anna di Vinadio
Avec Laurent, il nous faudra près de trois heures, arrêts compris, pour gravir ce dernier col du Paris-Nice Cyclo 2017. Mais quand le sommet est en vue et que la pente devient moins forte, qu'est-ce que ça fait du bien!

Col de la Lombarde en vue!

Nous arrivons enfin au sommet. Je sollicite Claude O., pilote d'une des voitures d'assistance, pour un petit cliché souvenir…

Avec Laurent au Colle de la Lombarda
Ma satisfaction est réelle, mais je n'exulte pas. Le souvenir de ma chute du premier jour revient à point nommé pour me rappeler à la prudence. A ce moment-là, je ne me voyais pas arriver jusqu'au sommet de la Lombarde sur mon vélo. Je suis conscient de m'en être bien sorti, contrairement à d'autres… C'est ce sentiment que j'ai envie de partager avec un secouriste qui m'a soigné à plusieurs reprises et qui se trouve précisément au Col de la Lombarde en même temps que moi.

Croix Rouge et véhicule d'assistance au Col de la Lombarde
Avant de repartir, l'idée me prend de consulter mon téléphone. Un sms m'apprend le décès d'un proche, survenu ce matin. Un décès qui me touche particulièrement. Henri avait 85 ans, il était en soins palliatifs depuis quelques jours… Ce n'est donc pas une surprise, néanmoins ça déclenche en moi une profonde tristesse. 

Après quelques secondes d'hésitation, j'estime que ce n'est pas le bon moment pour répondre au message. J'attendrai d'être à Saint-Sauveur-sur-Tinée. D'abord penser à la descente.

Col de la Lombarde, versant français
Dès les premiers mètres de cette descente vers Isola 2000, je me rends compte que j'ai l'esprit ailleurs. En ajoutant cela à la fatigue, ça pourrait être dangereux. Il faut absolument que je me concentre sur les trajectoires et le freinage… Du coup, je suis un peu plus crispé que d'habitude sur les freins et ma douleur au pouce droit (séquelle de ma chute) se fait plus présente.

Isola 2000

J'arrive à rester vigilant jusqu'à Isola. Ensuite, la pente est moins forte mais c'est avec un vent défavorable qu'il me faut parcourir les quelques kilomètres pour rallier Saint-Sauveur-sur-Tinée (Alpes-Maritimes), au km 96.

 A Saint-Sauveur, je prends mon repas sans grand enthousiasme.

Saint-Sauveur-sur-Tinée (photo Sylvain)
Après le repas, je donne un coup de fil pour faire part de mes condoléances, et c'est très ému que je redémarre, seul.

Saint-Sauveur-sur-Tinée
Quand la voiture de la direction de course passe à ma hauteur, André Leroux me signale qu'un groupe est parti peu de temps après moi et me conseille de l'attendre car le vent est défavorable jusqu'à Nice, soit pendant plus de 50 km. Je roule tranquille en attendant le groupe, prenant au passage quelques photos de la vallée de la Tinée.

Vallée de la Tinée

Lorsque le groupe me rattrape, mené principalement par Michel M. et un autre membre de l'AAOC, je constate que l'allure devrait me convenir. Je m'y intègre donc volontiers et j'y reste jusqu'à l'arrivée sur l'esplanade du Palais Nikaïa de Nice, lieu de la neutralisation, 3 km avant l'arrivée à l'hôtel.

Arrivée au Palais Nikaïa de Nice
Ma première photo prise après l'arrivée du Paris-Nice Cyclo 2017 (merci à Didier pour la prise de vue), c'est en compagnie de Laurent, du CSM, avec qui j'ai partagé beaucoup de temps et de complicité, en particulier ces deux derniers jours après la mise hors course d'Alain et Philippe, pour qui j'ai évidemment une pensée.

Avec Laurent à l'arrivée au Palais Nikaïa

Ensuite, c'est avec Guy Moulin que j'ai tenu à être photographié. Guy, je ne te remercierai jamais assez de m'avoir fait rêver du Paris-Nice Cyclo dès les années 80 et 90, puis de m'avoir convaincu que je pouvais le faire au cours des années 2000… Jusqu'à la "répétition générale" réussie du Paris-Bayonne 2015 et enfin la concrétisation sur le Paris-Nice Cyclo 2017! MILLE MERCIS, GUY!

Avec Guy à l'arrivée à Nice

Le bilan chiffré de mon Paris-Nice Cyclo, enregistré par mes soins (compteur et GPS), est de 1498 km avec 26 220 m de D+ en 10 jours, soit une moyenne journalière de 150 km et 2622 m de dénivelé positif. Selon une information non officielle que je tiens d'un membre de l'AAOC, nous ne serions qu'une cinquantaine sur les plus de 220 inscrits à avoir fait l'intégralité du parcours sur le vélo.

Je ressens une profonde satisfaction d'avoir réussi ce pari un peu fou. J'ai adoré découvrir de nombreux cols de haute montagne que je ne connaissais pas, j'ai adoré côtoyer des gens merveilleux, que ce soit sur le vélo ou parmi les bénévoles. Ce fut une belle aventure, avec son lot de bons et de mauvais moments. Au fil du temps, je pense qu'il me restera surtout le sentiment très fort du vieux rêve enfin réalisé, en dépit des aléas…

Mais à l'heure où j'écris, mon dernier mot sera pour dédier ce succès à Henri Vernier, décédé ce 23 juin 2017, le jour même de notre arrivée Nice. Qu'il repose en paix.

Claude
Photos personnelles, sauf mention contraire

LIENS : 

➜ La présentation du Paris-Nice Cyclo 2017 sur le site “Claude et Marie-Ange font du vélo”.
➜ Présentation de l'étape sur le site de l'AAOC.
➜ Le compte-rendu de l'AAOC : 10e étape.
➜ Les photos de Sylvain : 10e étape.
➜ Les photos de Claude O. : 10e étape.
➜ Les photos de Martine (sur facebook) : 10e étape.

Feuille de route

2 commentaires:

  1. Un grand bravo Claude !... Magnifique le versant italien de la Lombarde !... Et demain c'est retour a vélo par le même chemin ?... 😉😉😉 Bonne récup et @+

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  2. Brigitte C. (Team Mont Ventoux)8 novembre 2017 à 07:41

    Marrant de regarder les temps sur strava et les miens de l'an dernier ... je crois qu'on roule vraiment à la même vitesse (et quand on a des écarts, c'est que l'un ou l'autre a fait des pauses. :-D
    Magnifique périple, bravo !

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