dimanche 22 avril 2007

DOUBLÉS DE LÉGENDE : AUDAX 200 + JEAN RACINE VTT

SAMEDI 21 ET DIMANCHE 22 AVRIL 2007

LES CHAMPIONS…

Depuis les origines, les amateurs de vélo admirent les exploits des champions. Bien des exploits isolés resteront naturellement des monuments... Mais ce qui crée le mythe, l'une des marques de fabrique des champions d'exception, c'est le "doublé de légende". Parmi les grands doublés de légende qui ont laissé leur empreinte dans l'histoire du cyclisme, j'évoquerai le premier doublé "Giro - Tour de France", réalisé par le Campionissimo Fausto Coppi en 1949, le premier doublé "Tour de France - Championnat du Monde sur route", réussi en 1933 par le Français Georges Speicher, imité en 1954 par Louison Bobet.

Bobet 1954 : Tour de France + championnat du monde (photo Internet)

Personnellement, j'ai un petit faible pour le célèbre enchaînement Critérium du Dauphiné - Bordeaux-Paris avec deux victoires à la clef pour Jacques Anquetil en 1965. Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire : cette année-là, "Maître Jacques" remporte le Critérium du Dauphiné, que l'on appelle " le petit Tour de France " et qui se dispute du 21 au 29 mai, puis après la cérémonie du podium le samedi vers 17h, prend l'avion pour Bordeaux, se retrouve au départ de Bordeaux-Paris le dimanche 30 mai à 3 heures du matin pour une épreuve de 557 kilomètres, qu'il remporte également !

Anquetil 1965 : Critérium du Dauphiné + Bordeaux-Paris (photo Internet)

Pour Eddy Merckx, le Cannibale, les doublés de légende sont monnaie courante... Il est notamment le seul à avoir réalisé trois doublés "Giro - Tour de France" (1970, 1972, 1974), deux doublés "Tour de France - Championnat du Monde sur route" (1971, 1974) et j'en passe...

Merckx 1970 : premier de ses trois doublés "Giro d'Italia - Tour de France" (photo Internet)

… ET MOI !

Longtemps, les exploits des champions m'ont fait rêver. Le cyclisme moderne m'intéresse beaucoup moins. Maintenant, ce sont mes propres défis qui me font rêver... Et pour m'inscrire dans la tradition des Géants de la Route, il me fallait relever un défi grandiose, un doublé historique jamais réalisé, en tout cas pas dans mon immeuble, et placer la barre à un niveau que seul un champion d'exception, tel un Michel Mordelet* au meilleur de sa forme, serait capable d'égaler, voire de dépasser! Je plaisante, bien sûr ! En réalité, moi qui suis loin des meilleurs sur la route aussi bien qu'en VTT, il me fallait trouver un "truc à moi", un défi innovant où je serais facilement le meilleur puisque je serais tout seul à le tenter !

[* Michel est un ami, membre de mon club de vélo, excellent sur route comme en VTT!]

En 2006, j'eus donc l'idée de réaliser un doublé "longues distances", la première sur route (parcours supérieur à 200 km), la seconde en VTT (parcours supérieur à 50 km), sur deux jours consécutifs ! Pari réussi puisqu'en avril 2006 : après l'Audax de Villecresnes et les 200 km sur route du samedi, j'ai effectué le lendemain le parcours de 55 km VTT à la Jean Racine (Saint-Rémy-lès-Chevreuse), l'une des randonnées VTT les plus difficiles de l'Île de France, avec 1600 m de dénivelé positif.


MON DÉFI 2007

Mais cette réussite ne me comblait pas car j'avais eu peur du 70 km proposé à la Jean Racine, me contentant timidement du 55 !

Défi 2007 donc : faire mieux qu'en 2006 ! Le calendrier m'offrait cette possibilité puisque, le samedi 21 avril, était proposé un parcours sur route de 210 km au brevet Audax de Villecresnes et le lendemain, dimanche 22, figurait de nouveau au programme la fameuse Jean Racine, avec au menu un 75 km offrant plus de 2000 m de dénivelé positif!!!


1. Brevet Audax 200 km

Samedi 21 avril 2007

Première étape donc, le samedi : pas de problème particulier pour le brevet Audax. Un peu dur de se lever à 5h30, mais c'est vite oublié. Beau temps. Bonne ambiance, comme d'habitude. Toujours les motos pour arrêter la circulation et nous ouvrir la route. Une moyenne légèrement inférieure à 24 km/h, c'était jouable. Les seuls éléments franchement usants dans ce parcours : les 9h de selle, et remonter sur le vélo après le repas gastronomique un peu dur à digérer. De plus, l'inconfort de la selle n'est pas propice pour faire la petite sieste de l'après-midi. Bilan en fin de journée : de bonnes sensations, pas de fatigue musculaire excessive, aucune douleur. Prêt pour la suite des opérations !


2. La Jean Racine VTT

Dimanche 22 avril 2007

Deuxième étape. Première difficulté, se lever une deuxième fois à 5h30. J'ai failli me dégonfler à cause de ça. Mais bon, je me suis levé, j'y suis allé... Deuxième difficulté : le programme de la journée qui s'annonce a tout de même une petite allure d'épouvantail! Très modestement (je ne voudrais pas qu'on pense que j'exagère!), je vous mets le commentaire figurant sur le site Internet des organisateurs…

« ATTENTION 2000 m de D+!!
Ce parcours est taillé pour ceux qui veulent se surpasser. Éprouvant plus par le dénivelé que par la longueur, il vous faudra franchir les 2000 m de dénivelé positif pour en venir à bout. Basé sur le même parcours que le 55, il vous réserve beaucoup de plaisir, mais attention il faudra avoir les jambes. Cette année la distance supplémentaire se trouve au départ et dans les Vaux de Cernay, ce qui signifie que cette dernière vous réserve des surprises et des souffrances… »


Ça fait un peu peur, non ! Alors : le mieux, c'est de ne pas trop réfléchir et d'y aller !

Mes potes : Joao, Daniel et Pascal, prêts à démarrer... (photo de l'organisation)

Et les trente premiers kilomètres se sont bien passé. C'est après que ça a commencé à être dur. Le deuxième tiers du parcours comprenait une impressionnante série de côtes quasiment impossibles à gravir sur le vélo. Or la randonnée pédestre, c'est mieux sans avoir à pousser un vélo! Autre difficulté : les descentes! Des descentes raides, techniques, faites avec les mains sur les freins et la roue arrière presque constamment en dérapage... Franchement, ce n'est pas ce que je préfère dans le VTT. Du plat? Pratiquement rien dans cette portion du parcours. Bref, usé moralement encore plus que physiquement, je commençais à me demander s'il n'était pas plus sage de renoncer aux dernières “petites rallonges” du 75 bornes pour se contenter d'un 55 légèrement arrondi à 60...
Joao, qui après des ennuis mécaniques (plusieurs bris de chaînes) avait renoncé à accompagner Pascal sur un “75” mené à train d'enfer, avait décidé de rester avec moi pour les 50 derniers kilomètres. Et lui aussi commençait à envisager de prendre les “raccourcis”. C'est alors qu'une rencontre s'est avérée décisive. Un jeune homme prénommé “Tof” (Christophe), que nous avions encouragé quelques minutes plus tôt lorsqu'il avait ressenti ses premières crampes, nous dit en nous voyant plus que perplexes devant le panneau indiquant la bifurcation “55-75”: « Si vous faites le 75, je le fais avec vous... »
Intervention décisive! Nous resterons finalement ensemble jusqu'au bout du 75 et je réussirai mon pari! Merci Joao, merci Tof! Sans vous, je me serais sûrement dégonflé avant la fin.

Après plusieurs nouvelles réparations sur la chaîne de Joao, un arrêt prolongé au 3e ravito pour attendre la livraison d'eau (indispensable compte tenu de la chaleur estivale en cette fin avril!) et une fin de parcours un peu plus dynamique (l'odeur de l'écurie?), nous avons terminé vers 16h après 6h30 de vélo (+ deux heures d'arrêts divers) et une moyenne d'environ 12 km/h. Je reconnais, c'est pas beaucoup, mais essayez donc de faire mieux sur un parcours qui rappelle la Gamelle Trophy (pour ceux qui connaissent) mais avec 25 km de plus et le double de dénivelé!!! (Pascal, ce commentaire n'est pas pour toi! Je sais que tu fais mieux, sans problème, mais les extraterrestres sont hors concours!)

Il y a du pourcentage sur la "Jean Racine"!** (photo de l'organisation)

[** Sur cette photo, on peut admirer l'élégante posture du crapaud grimpeur de ”murs“... Je serais curieux de connaître le pourcentage de la pente à cet endroit ! Les arbres, bien verticaux, sont là pour prouver que la pente n'a pas été artificiellement accentuée par une adroite rotation de l'image !...Pour ceux qui ne pratiquent pas le VTT, une remarque technique : le buste penché en avant n'a pas pour fonction d'améliorer la pénétration dans l'air !... Il s'agit juste de ramener suffisamment le centre de gravité vers la roue avant afin d'éviter qu'elle ne se soulève, provoquant la chute en arrière ou, au minimum, le pied à terre et la suite de l'ascension... à côté du vélo !…]

Voilà. C'est terminé, mais que ce fut dur! Quand je suis rentré chez moi, je n'étais pas fâché d'en avoir terminé avec ce week-end de folie. Je ne renouvellerai pas l'exploit en 2008. En effet, je me rends compte que les parcours trop techniques ou trop “sportifs” en VTT ne me procurent pas le même plaisir que les randonnées de balades... Enfin, je dis toujours ça sous le coup de la fatigue, mais sait-on jamais? Je ne peux pas nier, comme je l'ai dit à propos de la "77", que les défis me motivent aussi... Alors???

En tout cas, je lance le défi : qui tentera l'aventure d'un nouveau doublé “de légende” en 2008??? Oui, je sais, “légende” est quelque peu exagéré mais mon orgueil rétrospectif est tout simplement proportionnel à ma fatigue du moment... Et j'ai du mal à cacher la fierté qui m'habite (Jean-Pierre B., pas de commentaires, je te prie!)...

Allez les jeunes (et les moins jeunes?)! A vous de jouer!

Claude
Photos Internet + photos de l'organisation

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