mardi 19 octobre 2021

BALADE EN PÉRIGORD, ENTRE SIORAC ET LALINDE

Voici quelques images d'une de nos balades préférées en Dordogne. C'est une invitation à découvrir quelques trésors du Périgord, moins connus que les sites “incontournables” les plus visités, mais tout de même remarquables. C'est la preuve qu'on trouve dans notre département des choses très intéressantes en dehors des châteaux et des sites préhistoriques !

Le village d'Urval

Ce circuit vélo représente environ 70 km pour 900 m de D+. Il n'est pas à la portée de tous en raison du nombre de côtes. Un minimum d'entraînement est conseillé.

Aperçu du parcours

Profil

Pour les cyclotouristes intéressés, précisons qu'il y a une gare SNCF à Siorac-en-Périgord, ainsi que de nombreuses possibilités d'hébergement.

Voici un aperçu des principaux sites intéressants rencontrés sur le parcours :

• Le village d'Urval et son four banal

Urval : église du XIIe siècle

Urval : le four banal

• La forêt de la Bessède

Forêt de la Bessède 

• Le village de Cadouin, sa halle, son abbaye, son lavoir…

Cadouin

Cadouin : façade de l'abbaye

Cadouin : la halle

Cadouin : le lavoir

• Le village de Molières, une petite bastide

Molières : l'église Notre-Dame-de-la-Nativité

Molières : une bastide

• Lalinde, son canal, sa halle…

Arrivée à Lalinde par le pont sur la Dordogne

Lalinde : le bassin-réservoir du canal

Lalinde : une écluse sur le canal

Lalinde : le canal

Lalinde : la halle

• Les berges de la Dordogne jusqu'à Mauzac

La Dordogne, entre Lalinde et Mauzac

La centrale EDF de Badefols-sur-Dordogne

• Le barrage et le port de Mauzac

Barrage de Mauzac

Mauzac : pont ferroviaire

Mauzac : le port

Mauzac : tables de pique-nique

• Le belvédère du cingle de Trémolat

Le cingle de Trémolat, vu depuis le belvédère

Belvédère du cingle de Trémolat : panneaux didactiques

• L'abbaye de Trémolat

L'abbaye de Trémolat

Trémolat : jardin de l'abbaye

Trémolat : fontaine de l'abbaye

• Le village et l'abbatiale de Paunat

Paunat : l'abbatiale Saint-Martial

Paunat : le lavoir

Paunat : la baccade à cochons

• Le belvédère du cingle de Limeuil

La Dordogne vue depuis le belvédère du cingle de Limeuil

• Le village de Limeuil

Limeuil : le village vu de l'ouest

Limeuil : Plage et tables de pique-nique

Limeuil : porte du village

• Le confluent Dordogne - Vézère

Limeuil : le confluent entre la Vézère (à g.) et la Dordogne (à d.)

Limeuil : le confluent et le village vus du sud

• Les berges de la Dordogne jusqu'à Bigaroque

La Dordogne près du pont de Vicq

• Le hameau de Bigaroque

Bigaroque

• L'église du Coux et son clocher mur (XIIe siècle)

Le Coux : l'église Saint-Martin

• La Dordogne à traverser pour revenir à Siorac

La Dordogne au pont de Siorac

• Le village de Siorac et son château

Siorac-en-Périgord : le château vu du Coux

Bonne balade à tous !

Claude
Photos personnelles du 19 octobre 2021
(+ quelques photos d'octobre 2015)

dimanche 26 septembre 2021

AU CŒUR DE LA CHÂTAIGNERAIE CANTALIENNE, AU DÉPART DE SOUSCEYRAC (LOT), par Marie-Ange

En ce 26 septembre, l'été s'en est allé... L'automne frappe à nos portes. Afin de profiter pleinement de ce changement de saison, notre président de club, Michel P., nous propose de nous retrouver pour une sortie à la journée dans la châtaigneraie cantalienne. Il est parfaitement conscient que l'automne sied à merveille à cette région.

Malgré un ciel gris et brumeux, nous ne sommes pas moins de douze Cyclo Randonneurs du Quercy à nous engager sur cette aventure castagnaire (castanhaïre). Pour ma part, je qualifierais volontiers cette balade de "Randonnée retour aux sources", une occasion de me reconnecter à la terre de mes ancêtres et à mon histoire familiale.

Sousceyrac, commune lotoise située aux portes du Cantal, est choisie comme point de départ et d'arrivée de notre boucle cycliste. En 1931, cette bourgade et plus précisément son auberge de campagne ont connu leur heure de gloire lorsque l'écrivain Pierre Benoit choisit ce lieu comme cadre de son roman "Le déjeuner de Sousceyrac".

Auberge : Le Déjeuner de Sousceyrac (photo Michel P.)

Le restaurant étoilé est toujours là et je recommande cette table, qui a inspiré un roman, ainsi que la carte des menus à notre ami Michel B., le fin gourmet du groupe ! Dans le roman, le menu est rabelaisien : foie de canard et saladier d'écrevisses, puis truites et cèpes farcis, civet de lièvre et poulet, etc.
Ne rêvons pas, nous ne nous sommes pas inscrits pour une randonnée gourmande mais bien pour une cyclo qui s'avèrera au final très sportive !

Il est un peu plus de neuf heures lorsque nous mettons le cap sur le département voisin, le Cantal et c'est devant l'école de Saint-Saury que le groupe se reforme après la première grimpette d'échauffement de la journée. Guy s'étonne d'avoir passé le Mémorial de la Résistance de la Luzette sans même s'en apercevoir. C'est ça "avoir le nez dans le guidon"! Par contre, il nous est impossible de passer à côté du Roc Rôti sans le voir. Cet ensemble mégalithique remarquable, en forme de menhir, se dresse au bord de notre route.

Le mémorial de la Luzette (photo Michel P.)

Un peu plus loin, la chapelle du Bourniou et la source miraculeuse Saint Géraud, gardées par un troupeau de vaches, des Salers, sont une halte obligée entre Saint-Saury et Roumégoux. "Bourniou", en occitan, désigne une "ruche-tronc", utilisée par les apiculteurs au temps de nos ancêtres. Une ruche façonnée dans un tronc de châtaignier évidé sur lequel on posait une pierre plate, la lauze.

La Chapelle-du-Bourniou (photo Michel P.)

Nous poursuivons notre pèlerinage vers la ville du Rouget dont le centre est animé en ce dimanche matin par le marché, précieux élément de la vie dominicale locale. Claude voudrait bien aller voir l'église Sainte-Thérèse à l'architecture moderne et aux vitraux contemporains, mais le petit groupe file déjà vers Saint-Mamet-la-Salvetat. Pas le temps de musarder ! Claude se consolera avec une photo trouvée sur Internet…

Le Rouget : Église Sainte Thérèse (photo Internet)

Saint-Mamet-la-Salvetat, site BCN-BPF de la FFVélo, est un joli bourg aux maisons en granit recouvertes par des toits de lauze. 

Saint-Mamet-la-Salvetat (photo Claude)

Nombre de mes ascendants paternels ont vécu sur le territoire de cette commune et plus précisément près du village de La Salvetat. C'est dans l'église de ce village qu'en 1768, mon ancêtre Antoine Vernier, scieur de bois fraîchement débarqué de son Aveyron natal, est venu chercher une épouse.

Au 13ème siècle, La Salvetat était une commanderie appartenant aux chevaliers-hospitaliers de l'Ordre de Malte et le lieu s'appelait "La Sauvetat". Cette commanderie était une sorte de grosse ferme qui avait une double vocation : d'une part, accueillir les pèlerins et d'autre part, servir de péage pour le bénéfice de l'évêque du Puy. Et à la sortie de Saint-Mamet, il est justement question de péage.

Les chasseurs de cols sont bien renseignés sur l'existence d'un passage entre Saint-Mamet et Vitrac. Ce passage se nomme "Pas du Péage". Ils suggèrent donc au reste du groupe une variante par rapport au trajet initialement prévu pour aller le franchir. La proposition est fort bien présentée : il n'y aura pas de montée supplémentaire! Celle-ci est donc convaincante et bien reçue par l'ensemble de l'équipe qui ne rechigne pas à les accompagner.

Au hameau d'Uzols, nous prenons la direction d'Uzolet. Aux intersections, des panneaux de direction, "Pas du Péage", nous signalent que nous progressons sur la bonne voie. 

Hameau d'Uzolet : direction "Pas du Péage" (photo Claude)

Le fameux "col", dont l'altitude avoisine les 685 m, est localisé sans problème et sans effort superflu mais, curieusement, le panneau indique : « Pas DE Péage ! »
— Pour le coup, c’est vraiment un col gratuit !, se réjouit Michel P.

Pas du Péage, alt. 685m (Photo Marie-Ange)

La descente qui s'ensuit, vers Vitrac, se fait avec les deux mains sur les cocottes de freins. Gravir le Pas du Péage dans le sens inverse de celui par lequel nous l'avons fait ne doit pas être une simple formalité.

Grange restaurée, aperçue pendant la descente vers Vitrac (Photo Claude)

À Vitrac, nous voici en plein territoire naturel de la Châtaigneraie cantalienne. Cette région doit son nom au châtaignier, "l'arbre à pain" ou encore "l'arbre nourricier" car c'est lui qui garantissait la survie de familles entières pendant les périodes de maigres récoltes, d'extrême pauvreté et de famine. La petite commune tranquille offre à nos regards un certain nombre d'œuvres en trompe l'œil.

Vitrac, maison avec décor en trompe-l'œil (photo Claude)

Le bistrot-épicerie-restaurant de la place de l'église porte lui-même le nom de "Tromp' l'Œil". Michel P. nous demande de poser pour la photo de groupe, photo-souvenir dans un havre de paix.

Entre Vitrac et Boisset, nous empruntons les belles petites routes de traverse, comme nous les aimons, éloignées des sentiers battus, dans une nature intime, discrète, en marge des circuits touristiques. Le calme règne dans les gorges de la Rance. Nous sommes peinards sur cette petite route "partagée" qui suit le cours sinueux de la rivière. Nous ne slalomons pas pour éviter les trous sur la route car il n'y en a point. Le revêtement est superbe. Nous zigzaguons pour éviter d'engager nos roues sur les boules épineuses tombées sur la route. Ici, les bogues sont de la taille XXL. Et malgré toutes ces enveloppes hérissées de piquants, malgré l'humidité ambiante, nous ne subirons aucune crevaison.

Vallée de la Rance (photo Michel P.)

Nous quittons l'agréable vélo-route qui longe la Rance pour nous hisser jusqu'à Bonnemayoux.

Bonnemayoux (photo Claude)

Nous redescendons ensuite à Boisset. Je retrouve le berceau de mes ancêtres maternels, une terre à la croisée de mes chemins de vie, un village qui m'accueille aujourd'hui, pour un instant, malgré mes longues absences. Je n'étais pas revenue ici depuis une vingtaine d'années au moins. Le camping et la piscine municipale où j'avais l'habitude, durant la saison estivale, de retrouver mes copains de vacances sont toujours là et c'est justement à cet emplacement que nous décidons de faire notre pause pique-nique. 

Boisset : pause pique-nique (photo Michel P.)

A cette époque de ma jeune vie, j'étais bien loin d'imaginer que je reviendrai un jour à vélo dans ces mêmes lieux. Le soleil s'est invité au repas. Le temps est lourd et de gros nuages noirs passent au loin. Nous avons une petite idée de ce qui nous attend après le casse-croûte, la deuxième partie du circuit concentrant plus de difficultés en terme de montée que le chemin parcouru ce matin.

Dès la sortie de Boisset, après le franchissement du pont sur le Moulègre, la route commence à monter. La tentation est grande de faire le détour par La Viguerie, lieu-dit où naquit ma grand-mère. Mais je ne peux abandonner mes compagnons de route.  A la gare de Boisset, je n'ai d'autre choix que de prendre avec eux  la direction de Cayrols. Nous  marquons un arrêt à Pradeyrols afin de reprendre notre souffle. Quelques gouttes intermittentes mais annonciatrices de précipitations, viennent contrarier notre balade. Un coup, c'est soleil, un coup, c'est nuage, un coup, c'est pluie. Du coup, nous bâchons et débâchons et rebâchons encore... Il faut rallier Cayrols à temps !

Alors que nous espérions échapper au passage pluvieux, une belle averse, entre Cayrols et Parlan, contraint une partie du groupe à trouver refuge sous l'avancée d'un toit, et l'autre partie sous un arbre.

Tous aux abris! (photo Michel P.)

Plus question de distanciation physique ni de geste barrière ! Nous attendons patiemment que la pluie cesse, étroitement surveillés par le chien de la ferme qui se demande comment il va devoir faire pour rassembler un tel troupeau, avec de drôles de brebis égarées de chaque côté de la route !  

Tous aux abris! (bis) (photo Michel P.)

Sitôt l'éclaircie en vue, nous reprenons notre périple parmi prairies et les cultures. À Parlan, Michel P. et Guy ne semblent pas d'accord sur la route à prendre. Comment parvenir jusqu'à Labastide-du-Haut-Mont ? Après quelques hésitations et retour sur nos pas, nous nous enfonçons dans les bois sur une petite route qui n'en finit pas de grimper. Une chasse est en cours. Rolande et moi nous adressons à un chasseur afin de nous rassurer. Sommes-nous sur le bon chemin qui mène au point culminant du Lot ? Il nous encourage effectivement à continuer mais en souriant lorsque nous lui demandons si cela monte encore longtemps. « Une descente jusqu'au ruisseau mais ensuite ce sera la surprise ! Je ne vous en dis pas plus ! » Nous avons compris...

Grrr ! Les surprises de Michel P. !

Nous laissons le Cantal derrière nous pour retrouver le département du Lot et son plus haut village, Labastide-du-Haut-Mont se situant à 783 m d'altitude, 788 m pour la table d'orientation. Et qui dit "table d'orientation", dit "panorama"…

Labastide-du-Haut-Mont (photo Michel P.)

La table d'orientation semble passionner nos cyclotouristes…

Labastide-du-Haut-Mont (photo Claude)

Que ça fait du bien de profiter du panorama sous le soleil!

Labastide-du-Haut-Mont (photo Claude)

Ainsi, tous les participants ont eu le temps de retrouver souffle et sourire pour la photo finale !

Labastide-du-Haut-Mont (photo Michel P.)

Au cours de cette pause, Pierre me signale que Labastide-du-Haut-Mont est un point incontournable pour celles et ceux qui s'inscrivent sur la randonnée permanente de "L'Étoile quercynoise" (label n°160). Merci à l'organisateur de bien stipuler sur la fiche d'inscription que les petits braquets sont indispensables !

Labastide-du-Haut-Mont (photo Claude)

Un coup d'œil à l'église avant de quitter Labastide-du-Haut-Mont. Après tous les efforts consentis (environ 1250 m de D+ en 75 km!), le retour à Sousceyrac par Asfaux et les petites routes rurales nous semble presque facile.

Tout au long de cette magnifique sortie, mes souvenirs se sont bousculés, tellement ils sont nombreux dans ce petit coin du Cantal qui résonne toujours aussi fort dans mon cœur.

Texte de Marie-Ange
Photos de Claude ou de Michel P., sauf mention contraire