Comme l'a indiqué JPB dans sa chronique au sujet de la Saintryenne, nous étions deux Brévannais sur Paris-Cambrai : Pascal Leclercq et moi, en compagnie d'un troisième larron, Yves Brepson, ancien Brévannais, associé à l'aventure pour le co-voiturage.
Paris, dimanche matin, 6h30 |
Cette année, pas de pluie au départ, contrairement à l'année dernière, ce qui a permis de mieux profiter de la traversée de Paris au lever du jour... Départ, donc, sous la Tour Eiffel. En tête, les cyclos du club organisateur, le Vélo Santé Cambrai, dont certains membres portaient au départ un nœud papillon sur leur maillot. Explication du président en personne: pour célébrer la 31e édition, ils se sont mis sur leur 31!…
Paris, 7h: le départ. En tête, le club du Vélo Santé Cambrai |
Les trente premiers kilomètres ont été parcourus à allure Audax, derrière le véhicule de l'organisation et sous la protection de quelques motards. Itinéraire "grand luxe" dans Paris avec, entre autres, les Invalides, le Pont Alexandre III, les Grand et Petit Palais, le bas des Champs-Élysées, la place de la Concorde, la Madeleine, l'Opéra Garnier... Puis banlieue un peu moins sélecte du 9-3, entre Pantin et Drancy, en passant par Bobigny...
Lorsque la voiture ouvreuse s'écarte, après 30 km déjà parcourus, les pelotons se forment et l'allure augmente. Presque une heure et demie d'échauffement: les jambes tournent bien. Du côté des pistes de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, ça roule déjà à 30 à l'heure...
Cette année, le ravitaillement n'est pas à Ermenonville, mais à Dammartin-en-Goële. Yves repart très vite. A partir de là et jusqu'à l'arrivée, il sera tantôt devant, tantôt derrière, mais toujours à son rythme. Abrégeant les arrêts, il finira avec une moyenne inférieure à la nôtre mais finalement avec fort peu de retard sur nous. Le chassé-croisé avec lui m'a naturellement fait penser à une faible qui s'intitulerait "Les deux lièvres et la tortue"! Mais une tortue pas si lente que ça!
Avec Pascal, nous prenons un peu plus de temps. J'enlève mon coupe-vent. Il fait encore un peu frais, mais à la vitesse à laquelle nous roulons, l'organisme se réchauffe vite de l'intérieur! Nous nous retrouvons rapidement à quatre, en compagnie d'un couple qui roule "sérieux", monsieur devant et madame bien à l'abri dans la roue... L'allure étant franchement soutenue, nous nous contentons de nous maintenir dans leur sillage, sans prendre de relais. Bientôt, nous rattrapons le seul cyclo du SMUS présent sur l'épreuve, avec qui nous avions bavardé quelque minutes avant le départ. Il se joint au petit groupe. J'apprendrai à l'arrivée que ce cyclo "au long cours" est parti le matin de Santeny pour rejoindre la Tour Eiffel en vélo. Et qu'il repartira sur sa machine après l'arrivée à Cambrai de façon à aller prendre le train à Saint-Quentin, à 40 km de là... Ceci afin d'avoir un train direct! Il ne lui restera plus qu'à rentrer à Santeny... toujours à vélo! Au total, autour de 320 km dans la journée... J'en suis épuisé rien que d'y penser...
Dans la côte de Montepilloy, le couple réduit l'allure et nous les distançons. Nous nous retrouvons à trois. Dans la descente qui suit, nous rattrapons et doublons Yves. Nous poursuivons notre "échappée" en trio. Nous nous relayons bien et l'allure ne faiblit pas: toujours au-dessus de 30 à l'heure…
Longueil-Sainte-Marie: excusez la photo un peu de travers car prise en roulant! |
Un peu avant Longueil Sainte-Marie, nous sommes rejoints par le peloton. Une bonne trentaine
d'unités. Sur le plat, ce groupe roule fort! Sensiblement au-dessus de notre rythme, puisque ça dépasse tout le temps les "35" à l'heure, avec des pointes à 40, voire 45 dans les faux-plats descendants. Sans nous concerter, nous estimons, Pascal et moi, que ça veut le coup de "prendre ce train"... Mais il y a là des cyclos qui sont dangereux: débordements fréquents sur la moitié gauche de la chaussée, alors que la route n'est pas privatisée, trajectoires incertaines, avec des "un coup à gauche, un coup à droite". À deux reprises, j'ai bien cru qu'un des cyclos du club organisateur, particulièrement imprudent, allait se payer un collision frontale avec une bagnole! Le même qui, distancé chaque fois que la route montait un peu, repassait devant dès que possible en faisant des queues de poisson... Bref, à un moment Pascal me dit: « C'est dangereux, je vais rester derrière...» Le problème, c'est que derrière, on est soumis aux effets d'accordéon... De plus, comme nous montons mieux que la plupart des cyclos du groupe, nous sommes obligés d'en doubler des paquets à la moindre pente... Heureusement, le problème sera vite résolu! En effet, la plus longue côte du parcours, L'Écouvillon (ne pas oublier de lire le "v"), se présente. Les trois kilomètres de montée font le ménage! Parti avec un peu de retard sur la tête du groupe, je double presque tout le monde. Un jeune homme qui s'est calé dans ma roue me dit en arrivant en haut «Ça décrasse!», ce qui me fait sourire. Pascal qui était revenu à ma hauteur à mi-pente, n'a pas suivi. Quand il me rejoindra au ravito de Thiescourt, il me donnera l'explication: il a été obligé de tout monter sur la plaque car il n'arrivait pas à passer le "39"... qui finalement passera tout seul en arrivant en haut!
Thiescourt, un nom tout à fait approprié pour un ravito qui ne dure pas longtemps! En effet, pas de plateau repas, mais un sandwich, avec gâteau, barre de céréales et boissons. Personnellement, comme je l'avais déjà dit dans mon article l'année dernière, je préfère ça à un plateau repas, et à plus forte raison à un repas au restau. On repart plus vite, on se refroidit moins, les cuisses sont moins raides au redémarrage...
Avant de repartir, nous regardons nos compteurs: jusque là, nous avons fait 27,4 km/h de moyenne, ce qui est très satisfaisant puisque cela inclut les 30 premiers kilomètres à allure imposée. Il reste une centaine de kilomètres à faire, que nous effectuerons jusqu'au bout à deux, avec Pascal.
Jusqu'au ravitaillement de Péronne, malgré une succession de toboggans, la moyenne se maintient. Nous nous relayons régulièrement avec Pascal, sans faiblir. Ça me rappelle que l'année dernière, sur ces mêmes routes, c'est avec Yves que nous avions enchaîné les relais…
Ravitaillement de Péronne |
Au ravitaillement de Péronne, je suis un peu surpris. On a l'impression qu'ils ont été dévalisés alors que, selon moi, il y a encore beaucoup de monde derrière. Il n'y a plus que de l'eau à boire, pas grand chose à manger et plus de verres! Finalement, des bénévoles arrivent avec des bouteilles de coca. Mais on est obligé de vider des petites bouteilles d'eau pour y mettre ensuite un peu de coca... le système D! Un petit bémol dans une organisation par ailleurs plus que satisfaisante. Pascal profite de cet arrêt pour passer un coup de fil à son frère Christian et lui donner rendez-vous à l'arrivée à Cambrai...
Ravitaillement de Péronne: Pascal téléphone à son frère Christian |
A partir de Péronne, le parcours est différent de l'année dernière. Il reste une quarantaine de kilomètres, qui ne devraient pas poser de problème même s'il y a maintenant un peu de vent et qu'il est souvent défavorable. Nous repartons et retrouvons vite un bon rythme. Cependant, tout à coup, alors que je viens de prendre un long relais, je m'étonne que Pascal ne soit pas encore passé... Je me retourne et ne l'aperçois pas! Je ralentis, il se rapproche un peu, mais si peu que je me dis qu'il doit avoir un souci. Je m'arrête donc et dès qu'il me rejoint, j'ai l'explication: il a avalé une bestiole, qui s'est logée sans doute dans la trachée. Ça l'irrite, ça le fait tousser... Il a beau boire et manger, rien n'y fait. Ce qui prouve que ce n'est pas au niveau de l'œsophage que ça se passe... Il finira le parcours en toussant et en crachant, ce qui fatigue énormément! Du coup, je resterai devant jusqu'à l'arrivée... Pas seulement pour le protéger du vent, mais pour me protéger personnellement de ses fréquentes expectorations (Pascal, je rigole!...). Cette petite mésaventure aura fait légèrement baisser notre moyenne, qui à l'arrivée ne sera "que" de 27,2 km/h. Pas mal quand même.
Noir et blanc? Ou blanc et noir? |
A Cambrai, nous sommes accueillis par Marie-Ange, venue nous récupérer. Nous la remercions très chaleureusement tous les trois car elle s'est levée très tôt pour nous accompagner à la Tour Eiffel, puis elle s'est rendue à Moisenay pour faire le rallye en compagnie de Maryan, Sébastien et Gilles M.: 64 km à 24 de moyenne. Elle a ensuite repris la route pour Cambrai et c'est encore elle qui a conduit au retour!... C'est aussi de l'endurance!
A l'arrivée à Cambrai, Pascal a également retrouvé son frère Christian, venu en voisin en compagnie de sa petite famille. Ils nous ont accueillis en héros, ce qui fait toujours plaisir (même si pour ma part, je sais rester modeste en regard des véritables exploits réalisés par Pascal!!!). Christian m'a confirmé — un commentaire déposé sur l'article des Cinglés me l'avait laissé supposer — qu'il avait plaisir à retrouver et à lire sur notre blog ainsi que sur notre site les diverses aventures de son frère.
Nous avons partagé un moment de détente sur la place Aristide Briand, ce qui nous a permis de voir Robert Marchand sur le podium, une nouvelle fois à l'honneur après sa participation au 100 km (départ de Thiescourt). Nous avons aussi eu droit à un moment rare de cabaret en plein air et en milieu d'après-midi, avec danseuses et plumes dans le... dos. Puis, nous nous sommes retirés un peu à l'écart pour nous changer et enfin prendre la route du retour. Un retour un peu perturbé aux abords de Paris par les embouteillages habituels du dimanche soir.
Rentrer à la maison sur le coup de 20h quand on est parti le matin avant 6h, ça fait une longue journée! Mais franchement, ça vaut le coup. Et Paris-Cambrai est une belle épreuve, qui ne manque pas de séduire ceux qui la découvrent. La preuve, on y revient!
Et en plus, vous avez droit aux bêtises à l'arrivée! Que demander de plus!...
Claude
Photos personnelles
LIENS :
➜ Mon article sur le 30e Paris-Cambrai, en 2011.
Pascal accueilli par Christian et sa famille |
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